Automobile

Ford va supprimer entre 25.000 et 30.000 emplois

Les chiffres correspondent globalement à ce qui était attendu, d’après des fuites dans la presse ces deux derniers mois, mais l’annonce de la restructuration a été bien accueillie à Wall Street. L’action, qui a été presque divisée par deux en 2005, gagnait lundi 6,46% à 8,41 dollars vers 17h20 GMT. Elle accentuait sa progression, dans la foulée de résultats trimestriels nettement supérieurs aux attentes.
«L’emploi dans les usines sera réduit de 25.000 à 30.000 personnes sur la période 2006-2012, sans compter les réductions de personnels salariés (par opposition aux ouvriers payés à l’heure, ndlr) et dans les rangs des cadres dirigeants», a précisé le constructeur dans un communiqué.
Les nouvelles suppressions d’emplois n’incluent pas les 4.000 postes salariés dont Ford avait annoncé la suppression l’été dernier. Ceux-ci doivent disparaître au 1er trimestre 2006, et d’ici à fin mars le groupe aura aussi réduit de 12% le nombre de ses cadres, a-t-il ajouté.
Côté usines, les capacités de production seront réduites de 26% d’ici à 2008. La majorité des fermetures de sites (14 usines concernées, totalement ou partiellement, dont au moins deux au Canada) doit intervenir dans les deux ans à venir.
Le retour à la rentabilité des activités automobiles en Amérique du Nord –déficitaires de 1,6 milliard de dollars avant impôts en 2005– doit intervenir «pas plus tard qu’en 2008», a insisté le groupe.
Le groupe Ford, né il y a plus de 100 ans dans les faubourgs de Detroit (nord), berceau américain de l’automobile, traverse une crise profonde sur ses propres terres. Sa gamme très fournie en 4×4 et pick-up – les véhicules les plus rentables mais aussi les plus gourmands en carburant – subit la concurrence croissante des petites berlines asiatiques, d’autant plus prisées que l’essence est chère.
Pour justifier cette nouvelle restructuration d’ampleur – la dernière en date remonte à 2002 -, le P-DG Bill Ford a souligné que le marché nord-américain devenait «rapidement aussi peuplé et fragmenté» que ceux des autres grandes régions du monde.
Une manière de reconnaître la percée des fabricants asiatiques, au point que les experts parlent désormais des «Big Six» du marché américain, ajoutant les japonais Toyota, Honda et Nissan aux trois géants locaux General Motors, Ford et Chrysler. En 2005 la part cumulée des «Big Three» est tombée pour la première fois sous les 60%, sur un marché conservant toute sa vigueur à environ 17 millions de véhicules écoulés.
Face à cette offensive japonaise «nous allons faire des sacrifices douloureux pour protéger l’héritage de Ford et nous assurer un avenir», a ajouté Bill Ford.
General Motors (GM), grand rival touché par les mêmes maux, avait annoncé également 30.000 suppressions d’emplois en novembre dernier, soit un sixième de ses effectifs nord-américains. Pour Ford, la proportion monte à un quart. Le constructeur de Dearborn emploie environ 123.000 personnes en Amérique du Nord (et près de 325.000 dans le monde).
 Peter Morici, professeur d’économie à l’Université du Maryland (nord-est), s’est montré critique. Il manque au plan de restructuration «des affirmations claires sur comment Ford va aligner ses coûts du travail et de conception (des véhicules) à ceux de rivaux japonais», a-t-il estimé.

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