Culture

Les frères Noury : un cinéma « hors-père »

© D.R

La trentaine entamée, les frères Noury, Swel et Imad, sont entrés dans l’univers du cinéma par la grande porte. Les téléspectateurs ont eu l’occasion de les voir lors de l’édition 2006 du festival de Berlin qui s’est achevé le 18 février dernier. Sur le podium, ils paraissaient nager dans le bonheur. Leurs yeux brillaient de joie. Cet air s’explique par la participation de leur premier long-métrage: «La porte du paradis» à cet événement cinématographique de renommée mondiale. Ce film a figuré dans la section panorama des Berlinades et a eu droit à plusieurs projections.
Ce film traduit en anglais par «Heaven’s Door» raconte l’histoire de trois destins croisés. Trois histoires s’entrelacent dans le même film et sont liées par un seul et même noyau qui les fédère. Les trois protagonistes principaux, Ney, Lisa et Smail ont chacun leur vie, leur petite histoire, mais partagent le même destin, la même tragédie. C’est un regard croisé sur la société qu’offrent les frères Noury d’une manière cinématographique qui leur est propre. Si leur père Hakim Noury auteur du célèbrissime «Elle est diabétique, hypertendue et elle refuse de crever» choisit la voix d’un cinéma comique dans le souci de plaire, ses fils, eux, optent pour un autre style. Et ils n’hésitent pas à le déclarer à qui veut l’entendre. «Nous avons travaillé longtemps aux côtés de notre père, nous lui devons beaucoup, mais notre type de cinéma n’a rien à voir avec le sien», souligne Swel Noury.
Les deux frères ont appris le métier par le biais de leur père. L’ambiance cinéphile qui règne dans leur famille les a influencé dans leur carrière. Swel avait au départ intégré une école de commerce, mais finit par enlacer le cinéma. Son cœur a balancé d’une façon spontanée vers sa passion. Il a ainsi rejoint son frère Imad à l’école de cinéma de Madrid. C’est à ce moment-là et dans ce même espace qu’ils affûtent leurs armes dans le 7ème art. Ils seront influencés largement par le cinéma de l’Amérique latine très en vogue en Espagne. Leur mère, Pilar Cazorla, a produit leur premier bébé.
Cette productrice espagnole a également sa part dans l’influence de ses enfants par la culture hispanique. «Dès notre plus jeune enfance, nos parents nous faisaient voir des films de divers horizons. Ces films sont restés gravés dans notre mémoire», raconte Swel Noury. C’est ainsi que Heaven’s Door est devenu leur destin. Mais avant ils sont passé par une étape différente mais nécessaire : celle des courts métrages. Après avoir travaillé très jeunes dans les films de leur père en tant que machinistes et assistants réalisateur, ils réalisent leur premier court métrage en 35 mm, «Coupable en 1999».
Deux ans après, ils réalisant leur deuxième court-métrage «No secrets» tourné en anglais. C’est ce qui leur permettra d’être sélectionné dans plusieurs festivals internationaux. Avec ce film, ils ouvrent une brèche vers une carrière universelle. Mais ils ne s’arrêtent pas là. Leur vrai rêve se réalise avec le premier long métrage «Heaven’s Door» tourné en 2004 et projeté actuellement dans les salles du Royaume.
Côté comportement humain, les deux frères sont considérés comme étant les professionnels du cinéma de demain. Cet avis est de l’acteur Rabi Katii qui incarne le personnage de Ney dans ce long métrage. « Je pense réellement que les frères Noury seront les vrais pilliers du cinéma marocain, car ils disposent de mécanismes et de techniques cinématographiques considérables». Une remarque positive sur le travail des frères Noury à mettre sur le compte de leur carrière cinématographique. Une carrière qui vient tout juste de commencer.

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