Economie

Les convoitises de Ernest & Young

Jeudi 21 février, sur l’un des plateaux de la chaîne d’information LCI, Paul Hermelin, nouveau PDG de Cap Gemini Ernst & Young (CGEY) n’a pas démenti la rumeur selon laquelle son groupe procéderait à des acquisitions stratégiques. M. Harmelin fut en effet invité pour participer au débat toujours croustillant sur la délimitation des prérogatives des cabinets d’audit financier et de conseil stratégique. Un débat monté au créneau au lendemain de l’éclatement du scandale Enron où Arthur Andersen, le cabinet d’audit et de conseil du courtier en énergie aujourd’hui en faillite, fut montré du doigt comme principal acteur dans l’affaire.
Aujourd’hui, le débat autour de cette question acquiert une dimension universelle. Les cabinets de conseil et d’audit de par le monde tentent par tous les moyens de sauver leur image de marque et d’écarter tout ombre de doute quant à leur compétence, voire leur validité.
Au Maroc, l’affaire du CIH ou de la CNCA interpelle, selon M. Dami, expert comptable l’ouverture d’une enquête sur le travail fait par les cabinets en charge du dossier. Dans cet ordre d’idées, la séparation entre les deux activités d’audit et de conseil est souhaitée par certains. CGEY fait partie de ce clan. Il a clairement exprimé son intérêt pour la reprise de la section «conseil» de Deloitte&Touche présent sur les deux créneaux.
La proposition de CGEY vient à un moment où D&T doit payer une amende de 540000 euros pour « ne pas avoir su analyser correctement la situation de la gestion des fonds et des portefeuilles de la société de Bourse espagnole Gescartera, déclarée en faillite après un « trou » de 108 millions d’euros», selon Les Echos. Ces données font que D&T, plus qu’à n’importe quelle autre circonstance, se pencherait sérieusement sur la proposition de CGEY. Ces données font aussi que le groupe CGEY se doit d’amorcer dans l’immédiat son programme de restructuration annoncé, il y a peu de temps. Selon les chiffres communiqués par ses propres services, les résultats qu’il a dégagés au titre de l’année écoulée ne sont pas à la hauteur de ses espérances. Plus encore, les prévisions de M. Hermelin ne sont pas plus réconfortantes. Il table au titre du premier trimestre de l’année en cours sur un chiffre d’affaires inférieur à celui, empoché à la même période du dernier exercice.
Les séquelles de la crise planent toujours sur son ciel. La « franchise » du nouveau patron d’Ernest & Young n’est pas gratuite. Il veut mettre l’accent sur son réalisme et sa capacité à faire des choix stratégiques, même dans une conjoncture difficile et déstabilisante. Et ça paie. La note communiquée le 22 février par analystes de la banque d’affaires américaine Merrill Lynch est loin d’être pénalisante à son égard.

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