Culture

Dessins animés, l’éternelle passion

© D.R

C’était une nuit sombre, sans lune, lorsqu’un OVNI s’échoue sur la Terre et à son bord Duke Fleed, prince de la planète Euphor détruite par l’empire galactique de Véga. Un groupe de scientifiques découvre l’engin. L’OVNI s’avère être un robot de combat que le jeune prince a dérobé au puissant empereur. L’équipe des scientifiques, dirigée par un certain Dr. Umon, décide alors de prendre en charge Duke Fleed.
Ce dernier n’a toutefois pas réussi à semer les guetteurs de Véga. Furieux d’avoir perdu l’une de ses plus puissantes machines de guerre, il ordonne à ses chasseurs d’éliminer le prince d’Euphor. Mais les richesses de la planète Terre ont vite aiguisé l’appétit du puissant Véga. Telle une bête affamée savourant déjà le festin, les troupes de l’empire se lancent à la conquête de la Terre. C’est ainsi que Duke Fleed se transforme en sauveur de la planète et leur barre la route à l’aide de son robot « Grendizer » (Goldorak, en version française).
Créée en 1975, cette série télévisée d’animation japonaise eut un succès mondial. Au Maroc, ces dessins animés ont été diffusés et rediffusés à maintes reprises. Et à chaque fois, cette série-culte suscite le même engouement auprès du public. Jamais des dessins animés de ce genre n’ont eu une telle réussite. Pourtant, les tentatives pour détrôner «le prince de l’espace» furent légion. Nombreux étaient les concepteurs de Manga (nom donné aux dessins animés nippons) qui ont tenté de reproduire le même concept tout en améliorant les effets graphiques. Mais Grendizer reste sans conteste l’un des meilleurs mangas dans sa catégorie.
Le succès de Goldorak est dû non pas aux éléments graphiques – car à l’époque l’ordinateur ne s’était pas encore mêlé au dessin –, mais plutôt aux différents aspects de l’histoire. Un mélange entre comédie et drame. En plus, le personnage principal, Duke Fleed, ou plutôt son alter ego Daiski, est très attachant. Naïf, serviable, doté d’un étonnant sens de l’humour, Daiski travaille dans le ranch de Danbi Makiba. Il possède ainsi tous les atouts pour séduire la fille du propriétaire, la demoiselle Hikau.  La ravissante Hikau ne fut pas la seule à succomber au charme de Daiski. Des milliers de téléspectateurs trouvaient en lui un héros exemplaire. Un héros dont le côté humain l’emporte sur tout le reste.
Ces mêmes traits de caractère, on les retrouve dans le personnage de «Ninja», un autre manga dont le succès n’a pas été énorme. La série n’a toutefois pas passé inaperçue. À la différence de Grendizer, «Ninja» contient plus d’éléments loufoques tout comme «Les Mondes englouties» où les pirates Pink apportent à ces dessins animés une certaine touche humoristique.
Sous une apparence sympathique, ces pirates représentent une communauté malheureuse, violente, agressive, inculte, esclavagiste habitant une décharge. La fiction qui reflète la réalité des minorités vivant à la marge des sociétés et n’ayant d’autre choix que de sombrer dans le crime ou la délinquance.
Les anciens dessins animés ne sont d’ailleurs jamais trop éloignés de la vie réelle même si ils avaient pour thème la science-fiction. Plus réaliste que «Grendizer» ou «Les Mondes engloutis», la série «Sali» (la princesse Sahara, en version française) raconte l’histoire d’une princesse indienne envoyée à Londres par son père, un riche propriétaire d’une mine de diamants, pour y faire ses études. Après la mort et la faillite de son père, la jeune fille se trouve abandonnée, seule, au milieu d’une société matérialiste dépourvue de sentiments. L’histoire émouvante de « la princesse aux diamants » a séduit toute une génération.
Si les principaux personnages des «mangas d’autrefois» étaient complexes, attachants et débordants de vie, les héros des nouveaux blockbusters sont tous, ou presque, ennuyeux et monotones.
Sacha, le héros de «Pokémon», par exemple, s’est vu ravir la vedette par le duo méchant de la série, Jesse et James, la fameuse «Team Rocket». «Pokémon» (abréviation de "pocket" et "monster", monstre de poche) relate la vie quotidienne d’adolescents qui dressent des animaux virtuels pour le combat. La série est devenue ensuite une franchise aux produits variés : jeux de cartes, jeux vidéos, peluches…
« Business is business ! », comme disent les Anglais. Tant pis donc pour le scénario s’il est nul. Et tant pis aussi si l’histoire est répétitive. Le duel de monstres a été également le thème d’un autre manga : «Yu-Gi-Oh». La série sort à peine sur les petits écrans que déjà les produits dérivés, dont un jeu de cartes et un video game, inondent les supermarchés.
Côté intrigue, les concepteurs de « Yu-Gi-Oh » ont tenté de faire plus d’effort que leurs prédécesseurs. Ils ont ainsi élaboré une histoire plus complexe. Tout commence par de simples duels de monstres entre amis et se termine par un combat entre le bien et le mal. L’enjeu est, bien entendu, le sort du monde. Même le dieu égyptien, Râ, a été appelé à la rescousse! Ne dit-on pas que trop d’inspiration tue l’inspiration ? 

Related Articles

Culture

«Configuration de la simplicité», exposition de l’artiste-peintre Ahmed El Amine à Casablanca

La galerie Nadar basée à Casablanca accueille l’exposition «Configuration de la simplicité»....

Culture

Foire des Ambassades à Lima : La richesse culturelle du Royame à l’honneur

Le stand du Maroc à l’édition 2025 de la Foire des ambassades...

Culture

Une nouvelle identité pour célébrer la pop marocaine de demain Spotify révèle «POPSTARS»

La première plateforme mondiale de streaming audio, Spotify, dévoile « POPSTARS »....