High-Tech : L’iPhone, une révolution ?

Souvenez-vous, en 1984, alors que l’informatique mondiale n’était que lignes de commandes vertes sur un écran noir, est apparue une révolution, portée par le nouveau micro-ordinateur d’Apple : le Macintosh. Cette révolution se matérialisait sous la forme d’un nouveau médiateur entre la machine et l’utilisateur : la souris.
Elle permettait une nouvelle approche de l’informatique, avec elle est apparue la métaphore du bureau, ses dossiers où l’on rangeait ses fichiers et sa corbeille pour les effacer. L’homme à la tête de cette révolution est Steve Jobs, dont le credo était de rendre l’informatique accessible au plus grand nombre, et non pas la réserver à une certaine élite qui à l’époque se gaussait de ce «gadget pas sérieux» qu’était l’interface graphique et la souris. Nous savons aujourd’hui à qui le temps a donné raison. Quelques années plus tard, le même Steve Jobs est en passe de réussir ce qu’il n’avait pu faire à l’époque : transformer l’essai intellectuel en réussite commerciale. En effet, depuis sa sortie en juillet dernier aux Etats-Unis, il s’est vendu plus d’un million quatre cent mille exemplaires de l’iPhone, le nouveau téléphone d’Apple. Des files d’attente énormes pour le jour de sa sortie (certains ayant campé sur place pour être sûrs d’être servis en premier), la capitalisation boursière d’Apple ayant dépassé celle d’IBM, HP ou encore DELL. Jamais un nouveau venu dans le monde de la téléphonie mobile n’avait réussit un tel exploit, et pour un coup d’essai, c’est un coup de maître ! Mais où est la révolution dans tout cela me direz-vous? Et bien tout simplement par l’abolition du fameux médiateur entre l’homme et la machine (souris pour les ordinateurs, stylet ou clavier pour les gsm). Dorénavant, votre appareil vous répond au doigt (pas encore à l’œil). De fait, avec l’iPhone, il n’y a pas de clavier, ni de stylet ou tout autre accessoire, l’interface se dirige au doigt, à travers un écran tactile sensitif multipoints. Par exemple, pour faire défiler la liste de vos contacts, une pichenette du bas vers le haut permet de faire défiler la liste. Vous souhaitez zoomer sur un photo ? Rien de plus simple: posez deux doigts sur l’écran et écartez-les pour la voir s’agrandir. En réalité, tout semble tellement évident et intuitif que revenir sur votre ancien mobile vous donnera l’impression de retourner à l’âge de pierre. Cette apparente simplicité est néanmoins le fruit d’un labeur conséquent, deux ans et demi et pas moins de 200 brevets ont été nécessaires pour faire aboutir ce projet. Loin d’être uniquement un téléphone, et à l’instar de nombreux modèles haut de gamme concurrents, l’iPhone se veut communicant : doté du WiFi, il vous permettra de relever vos mails ou de surfer d’une manière nomade lorsque vous êtes à proximité d’un point d’accès. Sa fonction iPod (baladeur audio/vidéo), son écran large (3,5 pouces) et ses 8 Go de mémoire vous permettront de voir vos films et séries préférées avec confort, ainsi que de parcourir votre collection de musique en faisant défiler les pochettes d’album. Bien entendu, encore jeune, l’iPhone n’est pas exempt de défauts : certains regretteront l’absence de flash pour l’appareil photo embarqué, l’impossibilité de filmer, ou encore la relative faible autonomie lorsque le WiFi est activé… Mais au-delà de l’objet -aussi réussi soit-il- ce qui nous interpelle est ce en quoi ce téléphone aujourd’hui préfigure les interfaces de demain.

• Youssef Bouayad