La mort par empoisonnement le 23 novembre 2006 dans la capitale du Royaume-Uni de l’ex-agent russe devenu opposant au Kremlin a porté les relations russo-britanniques à un plus bas depuis la Guerre froide. La Russie refuse l’extradition d’Andreï Lougovoï, principal suspect dans cet assassinat au polonium 210, encore inédit en Occident. Mais Londres, qui abrite entre 200.000 et un demi-million de Russes selon les différentes évaluations, semble devenue la destination de choix pour ceux qui se retrouvent en porte-à-faux avec le Kremlin.
Dernier en date, Mikhaïl Goutseriev, l’ex-P-DG de Roussneft, une petite compagnie pétrolière russe qui a connu un développement très rapide ces dernières années, a demandé l’asile politique à Londres, selon le numéro de fin octobre du Mail on Sunday. L’homme d’affaires à la fortune personnelle estimée à 3,1 milliards de dollars par le magazine Forbes s’est dit l’objet d’une «traque sans précédent» des autorités fiscales et judiciaires russes et a dû céder la plupart de ses actifs. Le ministère britannique de l’Intérieur n’a pas confirmé ou infirmé la présence de M. Goutseriev au Royaume-Uni. En avril, Elena Tregoubova, une ex-journaliste du quotidien russe Kommersant auteur d’un livre sur son expérience de reporter au Kremlin, a elle aussi demandé l’asile en Grande-Bretagne. Quelques mois après la publication de son livre en 2003, une bombe de faible puissance avait explosé dans son appartement moscovite.
• Lucie Godeau (AFP)













