Culture

Mouhcine Réda Dalil, le pragmatique idéaliste

© D.R

Il est une sorte de marguerite à mille feuilles. Et chaque feuille abrite une passion. Il est artiste au plus profond de son âme. Ses complices et confidents fidèles ne sont autres que sa plume, sa guitare et son piano. Ce grand rêveur et amoureux de l’art, de l’écriture et de la musique est doublé d’un jeune réaliste qui garde souvent les pieds sur terre. A peine la trentaine achevée, Réda, en véritable pragmatique, s’est déjà tracé une voie dans l’univers de la finance au sein des multinationales.
Le 3 mai 1978, naquit Réda Mouhcine Dalil, à Casablanca. Deux ans après, sa famille s’installe à Rabat. A l’âge de treize ans il rentre, comme il le dit lui-même, au «bercail», sa ville natale. Son initiation à l’art des sons et des rythmes se concrétise, suite à un atelier «guitare classique» qu’il suit à l’institut français de Rabat à l’âge de huit ans. Et, depuis, sa fureur pour la musique ne cesse de grandir et de s’alimenter. Un petit hiatus pendant quelques années et la passion reprend le dessus, car entre 14 et 15 ans, il entame une formation musicale en autodidacte. Il décroche son Bac économie au lycée Lyautey en 1996. Et c’est parti pour une aventure estudiantine au sein de l’université Al Akhawayn où il réussira à décrocher un Bachelor degree in Business administration, en 2001. Et quand le vent effleure de nouveau, les pétales de la marguerite émergent une nouvelle passion enfouie depuis l’enfance, et c’est l’écriture. Depuis 2007, Réda vit amplement une aventure de l’écriture. Il s’agit d’un roman qu’il a intitulé «Un tiers-mondiste, deux tiers mondains». «Le roman narre le quotidien d’un tiers-mondiste, dans une multinationale. C’est une sorte d’autobiographie que je compte publier bientôt. J’ai créé aussi mon propre Blog où je suis actuellement en train de rédiger en temps réel, un nouveau roman que j’ai baptisé «Le silence de Zineb», déclare Réda. Et du fond de l’aventure scripturale, surgit un souvenir marquant ; celui du petit garçon Mouhcine Réda, dont les pieds allaient frôler pour la première fois le sol de l’Amérique à l’âge de 8 ans. «J’avais 8 ans, lorsque je suis parti aux USA pour la première fois. J’y ai passé trois mois au sein de la famille d’un ami à mon père. Nous avions loué une voiture pendant un mois et sillonné toute la partie Ouest des Etats-Unis ; le Texas, Las Végas… Ce voyage s’est clôturé par une visite que je n’oublierai jamais au Walt Disney. Un monde magique qui nourrit votre imagination». De sa mère, Laïla, il reçoit beaucoup d’amour et d’affection, l’amour pour les belles choses. De son père, esthète, il hérite, l’amour de la lecture et de la musique. «J’ai développé une conscience économique et politique assez précoce, à travers mes longues discussions avec mon père, ceci a développé chez moi un pragmatisme et une maturité. Mon père m’a inculqué le sens de la rigueur, l’intégrité, la probité et l’honnêteté», affirme Réda.
Et quand Réda le pragmatique agit, l’autre Réda, l’idéaliste préfère flâner dans le monde de l’écriture. «J’ai toujours été impressionné par le monde de l’écriture et de la lecture. S’il m’avait été donné de faire carrière dans ces domaines là, j’aurais certainement préféré ou écarté l’idée d’être dans une entreprise. Mon pragmatisme s’étant développé assez tôt, m’a poussé à réfléchir au fait que pour gagner ma vie assez décemment, il fallait faire des choix. Au Maroc, les débouchés par rapport à une carrière musicale ou littéraire sont assez minimes», confie Réda.
Ses auteurs préférés, Hemingway, Fitzgerald, Joan Dion, Louis Ferdinand Céline, Eric-Emmanuel Schmit…Très jeune, Réda a eu un coup de cœur pour les Beatles, qu’il admirait du fait qu’ils n’étaient pas portés sur les normes rigides de la musique. «Je suis plus séduit par Paul McCartney, le multi-instrumentiste», déclare Rada, qui pour dresser son portrait, il préfère parler plus de ses passions que de son travail, au sein de la multinationale.
Et quand de nouveau le pragmatique dialogue avec l’idéaliste, c’est ce dernier qui l’emporte. «Si je parviens à accumuler un pécule suffisamment important pour ne plus être dans le cercle de l’entreprise et des multinationales, je me lancerai dans une carrière artistique», résume Réda Mouhcine Dalil.

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