Ford Fiesta  : La force du design

Conscients que le design est un facteur toujours aussi déterminant à l’achat d’une voiture neuve, les responsables du style de Ford ne sont pas allés avec le dos de la cuillère pour renouveler l’un des modèles clés de la gamme, la Fiesta. Un «best-seller», nous dit-on lors de la présentation de cette nouvelle Ford, à l’occasion de ses essais-presse internationaux qui se sont déroulés à Siene, dans la région de Toscane (Italie). En effet, il s’est vendu plus de 12 millions  de Fiesta dans le monde depuis 1976, année ou fut lancée sa première génération.
Du coup et pour perpétuer une telle saga, il fallait imaginer une digne descendante à la citadine de Ford. Quitte à partir d’une feuille blanche, comme ce fut le cas pour le Kuga. Une gestation et une conception qui ont pris environ deux ans et demi, ponctuées entre-temps par la présentation du concept Verve, lors du Salon de Francfort de 2007. Mais la question qui s’était alors posée –nous a-t-on dit durant le même briefing–, était de voir est-ce que «nos designers allaient-ils pouvoir produire une version définitive de la Fiesta aussi proche et fidèle à ce beau concept ?», dixit Dieter Schwartz, responsable de l’ingénierie des voitures du segment B chez Ford Europe. 
A cette interrogation, la réponse ne se lit pas mieux qu’elle se contemple à travers les lignes racées de cette Fiesta, sixième du nom. En pleine conformité avec le «Kinetic Design» inauguré en 2005 (avec le concept Iosis), la plastique de la Fiesta adopte la fameuse calandre trapézoïdale qui anime le regard des Focus et Mondeo actuelles.
Avec la forme géométrique complexe de ses feux et de son hayon vertical, le traitement de la partie arrière donne tout simplement un cachet singulier à la nouvelle Fiesta et ce, bien que certains l’associeront étroitement à celui du Kuga. Mais le point d’orgue stylistique de ce modèle reste incontestablement sa ceinture de caisse, haute et inclinée en coin, donnant ainsi un profil visuellement très dynamique. Un aspect encore plus accentué sur la carrosserie à trois portes, également présentée durant ces essais. Un premier contact où nous avons aussi découvert des couleurs vives et qualifiées même de «sophistiquées» par les gens de Ford. Du reste, on remarquera suffisamment de nervures (sur le capot, le long des ailes, sous les projecteurs…), soit beaucoup d’effets de style, mais sans lourdeur ou excès, ni faute de mauvais goût.  Un constat qui se retrouve également à bord du véhicule. Et là encore, se dégage un élément phare, à savoir la console centrale. Son dessin est futuriste, jusqu’à rappeler –ne serait-ce que vaguement– la tête d’un extra-terrestre ou d’un «alien». En fait, «pour imaginer les touches de la console, les designers se sont inspirés des claviers de téléphones portables», nous révèlent les responsables de Ford. Il en résulte une planche de bord, belle à regarder, agréable à toucher et pouvant disposer d’une profusion d’équipements de confort. A ce titre, nous avons été choyés à bord de la version Ghia, habillée de cuir et offrant, entre autres, la climatisation automatique, le régulateur de vitesse, le rétroviseur électrochromique, les rétros extérieurs rabattables, le détecteur de pluie, le démarrage sans clé par bouton poussoir, ainsi qu’un autoradio CD à 6 HP, relié à une double connectique (AUX et USB) pour iPod. Bref, cette petite a tout d’une grande, même si –et c’est curieux–, elle ne dispose pas d’accoudoir entre les deux sièges avant ! En fait, les concepteurs du véhicule ont eu pour impératif d’alléger la Fiesta. Un challenge relevé avec brio, lorsqu’on apprend que cette nouvelle mouture, longue de 3,95 mètres, a perdu 40 kilos par rapport à sa devancière. C’est d’ailleurs, ce qui explique l’absence d’une roue de secours (remplacée par un kit anti-crevaison), laquelle permet au coffre d’afficher un volume de 295 litres. Nous avons pu constater une habitabilité en progrès, tandis qu’on nous a assuré que la Fiesta avait évolué sur le plan structurel, en étant 10% plus rigide et réalisée à 55% en acier à haute résistance. De quoi bien protégéer ses occupants en cas d’accident, d’autant plus qu’elle peut avoir jusqu’à 7 airbags, dont un pour les genoux du conducteur. Une première dans ce segment.
Et quand vient le moment d’apprécier sa conduite, la nouvelle Fiesta se révèle très convaincante sur la route. A ce titre, nous avons parcouru près de 400 km sur les routes sinueuses des hauteurs toscanes. Un trajet bien tracé, histoire de faire ressortir les bonnes liaisons au sol de la Fiesta et l’intéressante réactivité de sa direction à assistance électrique. L’une des deux versions essayées était animée du 1.6 TDCi de 90 chevaux. Un Diesel common rail plutôt alerte (204 Nm de couple) et donc agréable à mener, tout en offrant un bon confort acoustique. Autrement dit, un moteur silencieux, tout comme l’a été Ford sur deux points concernant ce nouveau modèle : son coût de développement et ses prévisions de ventes sur une année pleine comme 2009. En revanche, la marque à l’Ovale bleue a annoncé que la Fiesta ne sera pas produite uniquement en Europe (en Allemagne à Cologne et à Valence en Espagne), mais le sera aussi sur le site de Nanjing en Chine et, dès 2010, dans l’usine de Ford au Mexique. Cette dernière produira une déclinaison tricorps de la Fiesta, destinée au marché américain. Vouée à une carrière internationale, la nouvelle Fiesta aura à coup sûr, pour langage universel son style très réussi. Un argument à faire valoir au Maroc où elle est attendue pour le courant du premier semestre 2009.