Culture

De toutes les couleurs : D’abattoirs en lieux d’espoir

© D.R

En fait, on n’allait pas manger à l’intérieur des abattoirs, mais plutôt dans les nombreux petits restaurants qui les entouraient. On y trouvait divers mets, ce qu’il y avait de plus simple, de plus succulent et de plus frais, vu que la viande n’avait qu’une petite rue à traverser pour se mettre dans les assiettes généreusement garnies.
Je ne sais plus si on avait le droit ou non, mais les jeunes garçons curieux rentraient à l’intérieur pour assister au spectacle morbide du sacrifice de centaines de pauvres animaux. Ils regardaient les représentants des trois religions casablancaises (la musulmane, la chrétienne et la juive) tuer leurs animaux respectifs. Chacun son rituel, mais le résultat était le même, du sang partout et de pauvres bêtes qui pendaient en attendant d’être découpées et transportées jusqu’à nos assiettes.
L’idée de les transformer en un lieu de culture n’est pas nouvelle. Plusieurs gens de culture et de décision, des architectes, des artistes (dont Kacimi) avaient pris part à la réflexion. Mais apparemment sans succès. L’histoire est longue et il suffit de dire que cela n’a pas été facile et que ces lieux n’ont toujours pas de statut clair pour les protéger…
Les abattoirs sont donc en train de se transformer, par la force des choses, en un haut lieu de culture et d’art. D’ex-lieux de mort et de torture, vers un espace d’art et de culture! De création et de vie.
Mais ce qu’il faut savoir, c’est que ces bâtiments en béton représentent eux-mêmes un joyau de l’architecture néo-mauresque dont la construction a été achevée vers 1922. Ils sont très importants du point de vue historique aussi car au début de leur construction, le béton venait tout juste d’être admis à paraître sur la liste des matériaux de construction (en 1906) !
Ces lieux de plusieurs hectares appartiennent à la ville de Casablanca et sont gérés par la communauté urbaine. Et on espère qu’ils auront un statut qui les protégera pour la mémoire des Casablancais. Pour les Transculturelles, la ville offre un premier événement –une initiative culturelle et artistique de grande dimension, et c’est au secteur privé de prendre le relais dès l’an prochain. Cela marquera le début d’une nouvelle ère pour Casablanca.
Ce lieu qui s’occupait de nos estomacs, se transformerait en un lieu pour nourrir nos esprits !
Il ne restera qu’à trouver de bonnes idées d’événements artistiques et culturels. Pourquoi pas des résidences d’artistes, d’écrivains, de troupes théâtrales, de jeunes musiciens, des ateliers de travail pour divers autres types d’expressions artistiques… Enfin, tout ce qui pourrait charger nos esprits d’énergie créatrice positive.

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