Culture

Le théâtre marocain perd Mohamed Said Afifi

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Mohamed Said Afifi est un nom qui a marqué et marquera à jamais la scène théâtrale. Dramaturge marocain, Afifi s’est éteint à l’âge de 76 ans à Rabat, la nuit de samedi 5 à dimanche 6 septembre, des suites d’une longue maladie. Affligés par sa disparition, ils étaient nombreux à lui rendre le dernier hommage, lundi 8 septembre 2009, au cimetière «Chouhada» à Casablanca. «Nous avons perdu, avant tout, un frère et un ami irremplaçable» souligne Ahmed Sâari, l’un des vétérans du théâtre marocain.
Certes, la perte du défunt laissera un vide profond d’autant plus pour le public marocain que pour les professionnels du domaine.
«C’est un homme d’une grande générosité, doté d’un irrévocable sens de l’humour ainsi que d’un très grand professionnalisme», déclare M. Sâari. Par cette déclaration, M. Saâri dévoile les péripéties d’un palmarès constitué de plusieurs actes dont les scènes sont marquées par l’innovation, la persévérance et l’endurance. «Afifi est l’un, pour ne pas dire l’unique, comédien à exceller l’interprétation des rôles complexes que cela soit au théâtre où au cinéma», témoigne Hassan Nafali, président du Syndicat marocain des professionnels du théâtre.
Et d’ajouter que «la vocation du regretté a été alimentée par une formation académique supervisée par de grands noms à l’échelle internationale». Les débuts artistiques de feu Afifi remontent aux années 50, plus précisément lors de la création de «la troupe Maâmoura». Dirigé par André Voisin, c’est au sein de ce groupe que Mohamed Said Afifi s’est initié au b.a-ba de l’art dramatique, notamment le classique avant d’aller forger ses compétences à l’étranger.
Il compte à son actif plusieurs pièces de théâtre ainsi qu’une riche filmographie, citant à cet égard les pièces «Amayel Jha», «Assawanih», «Monsserat», ainsi que les longs-métrages «Assarab», «Elle est diabétique et hypertendue et refuse encore de crever» et bien d’autres œuvres.
En outre de ces remarquables participations, l’adulation de Shakespeare distinguait le défunt.
Il a de ce fait adapté deux grands titres en l’occurrence «Othello» et «Hamlet».
Feu Afifi a également été le directeur de la troupe théâtrale des charbonneries de Jerrada, directeur du théâtre municipal d’El Jadida et professeur de théâtre à Casablanca.
L’innovation ne lui manquait guère. Afifi compte parmi les premiers à constituer une troupe dédiée au non et malvoyants, comme il a initié le concept de la caméra cachée à la télévision ainsi que l’art du mime et l’improvisation dans l’enseignement théâtral au Maroc. Par ailleurs, les hommes de théâtre ont salué chaleureusement, en ce dernier adieu, son esprit engagé. «Il était un artiste porteur de message. À quelques mois de son décès, Afifi a sollicité mon avis sur un projet soufi qu’il tenait à réaliser», souligne l’artiste Mohamed Derhem. Hélas, sa maladie et son décès l’ont empêché de concrétiser son projet. Espérons qu’en cette circonstance douloureuse, la relève puisse mettre en œuvre ce rêve en guise de reconnaissance à ce géant du théâtre.

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