ALM : Comment peut-on motiver l’ élève après l’échec scolaire?
Mostafa Hamdi : Le «métier» de l’élève est de s’engager dans les activités d’apprentissage du mieux qu’il le peut et de les mener à leur terme, sans baisser les bras. Lorsqu’il est confronté à des problèmes, des erreurs, il doit en tirer parti pour progresser, et non abandonner. Il existe diverses sortes de motivations mais nous nous intéressons ici aux motivations dites cognitives (la curiosité). Elle consiste à susciter chez l’apprenant l’envie, le désir d’apprendre, à capter son attention, à l’intéresser. La motivation des élèves doit être permanente. Elle peut intervenir au début de chaque niveau de l’organisation des programmes d’enseignement, c’est-à-dire, quand on aborde un nouveau domaine ou un nouveau chapitre.
Quelles sont les conditions à respecter pour susciter la motivation des élèves?
L’analyse des récentes recherches sur la motivation à apprendre en contexte scolaire, nous fait voir que les quatre facteurs qui influent le plus sur la dynamique motivationnelle des élèves en classe sont les activités d’apprentissage que l’enseignant propose, l’évaluation qu’il impose, les récompenses et les sanctions qu’il utilise, et lui-même, de par surtout sa passion pour sa matière et le respect qu’il porte à ses élèves. Des travaux sur la motivation dans l’apprentissage ont amené à porter une attention particulière à l’un de ces facteurs : les activités d’apprentissage proposées aux élèves en classe.
Quelle importance faut-il accorder au rôle des pédagogues lors de l’échec de l’élève?
Dès lors que l’on admet, à la fois, une interdépendance des différents facteurs et la nécessité d’une mobilisation de l’élève lui-même pour sa propre réussite, la lutte contre l’échec scolaire nécessite le travail de plusieurs acteurs, différents et complémentaires et, pourtant, tous entièrement et pleinement responsables. Ce paradoxe est difficile à accepter car nous fonctionnons souvent en faisant varier la responsabilité en sens inverse : dès lors que les parents seraient davantage responsables, les enseignants le seraient moins, et vice-versa. Or, l’important, justement, est de créer des configurations sociales et intellectuelles porteuses, à la fois, de ressources et d’interlocutions structurantes.