Société

Comment lutter contre l’absentéisme scolaire

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Chaque année, ils sont de plus en plus nombreux à vouloir transgresser l’obligation scolaire et à faire l’école buissonnière. L’absentéisme scolaire est un phénomène préoccupant et constitue un défi majeur. Mais qu’entendons –nous par absentéisme scolaire ? Mostafa Hamdi, secrétaire général de l’Association marocaine des cadres d’orientation et de planification de l’éducation (AMCOPE), définit l’absentéisme comme «un comportement marqué par la répétition d’absences volontaires dans les écoles et différents établissements scolaires ou universitaires». L’absentéisme peut se manifester sous plusieurs formes : absences sélectives à certaines matières ou en raison de l’enseignant, absences sur une longue période, multiplicité des absences de courte période… Selon M. Hamdi, ce comportement est souvent révélateur d’un malaise des élèves. «Il peut exprimer un refus de la contrainte d’assiduité, un signe de difficultés familiales, matérielles ou psychologiques de l’élève. Il résulte souvent d’une démotivation et traduit la perte même du sens de l’école», explique-t-il. Et d’ajouter : «Dès qu’un élève sort de l’école, d’autres agents font de leur mieux pour détruire ce que l’école a construit à grande peine. La télé, les médias, la société de loisirs proposent des distractions à gratification immédiate : consommer tel produit, discuter sur un forum Internet. Si l’Etat oblige les jeunes à fréquenter l’école, pourquoi ne se donne-t-il pas les moyens de limiter l’action des ennemis de l’éducation?». Pour Tayebi Benguertouh, formateur au Centre de formation des instituteurs à Khémisset, l’un des facteurs à l’origine de ce phénomène réside dans l’absence d’activités parascolaires au sein des établissements. «Le constat est là : l’école devient de moins en moins attrayante et l’élève se trouve désormais beaucoup plus attiré par ce qui se passe à l’extérieur. Cette situation s’explique par le fait que les activités parascolaires et extrascolaires sont devenues rares, sinon inexistantes. Au niveau des collèges et lycées, il y a un problème de contrôle des adolescents par les parents. A ceci, il faut souligner que la consommation des stupéfiants par les jeunes prend de l’ampleur». Ce comportement constitue le prélude à la déperdition scolaire. Mais comment peut-on lutter contre l’absentéisme dans les écoles ? Pour remédier à ce fléau, M. Hamdi rappelle qu’un plan d’urgence a été lancé par le gouvernement. Celui-ci se focalise autour de deux axes principaux : la garantie effective de la loi sur l’obligation scolaire jusqu’à 15 ans et l’incitation à l’esprit d’initiative autour de l’école par la mise à disposition de moyens de réussite pour une école de qualité. L’absence non contrôlée chez les élèves est un facteur qui les conduit à quitter l’école. Pour y faire face, des mesures ont été prises par le ministère de l’éducation nationale. C’est ainsi que le ministre, Ahmed Akhchichine avait exhorté les responsables régionaux à effectuer un contrôle quotidien concernant l’assiduité des élèves et leur a demandé de disposer de tous les moyens d’anticipation et d’intervention efficaces pour contrecarrer ce fléau. Selon le président de l’AMCOPE, cinq solutions permettent de lutter contre l’absentéisme scolaire : la mise en place de structures adaptées au sein de l’école, responsabiliser les parents, mieux orienter les élèves, donner goût aux études et pacifier la relation élève-professeur. Les parents ont ainsi un rôle primordial à jouer dans la mesure où ils sont responsables de l’avenir de leurs enfants. «Les parents doivent montrer qu’ils ont confiance en leurs enfants et les inciter à aller de l’avant dans leurs études. Si l’enfant se sent à l’écoute, il sera apte à dialoguer avec eux, et demandera de l’aide plus facilement s’il ne se sent pas à la hauteur des cours au lieu de baisser les bras», affirme-t-il. L’absentéisme est aussi lié à l’autorité parentale. Plus les parents sont attentifs et moins l’absentéisme est élevé. Mais le problème réside dans l’attitude à adopter pour motiver l’élève. «Pour parvenir à une réelle motivation de l’élève, il faut capter son attention, son intérêt et lui montrer qu’il a besoin des informations que le cours peut apporter. Pour ce faire, il est important de faire percevoir l’utilité de la notion abordée ,utiliser judicieusement les acquis pour éveiller le désir d’apprendre , susciter la curiosité de l’élève et le mettre dans une situation problème dont la solution se trouve dans la leçon du jour», conclut M. Hamdi.

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