ALM : Quel sentiment cela vous fait-il d’être honoré au Festival international du film de Marrakech ?
Roschdy Zem : A vrai dire, j’ai été surpris et flatté à la fois. Car le mot hommage est porteur d’une forte connotation.
D’ailleurs, c’est la première fois qu’on me rend un hommage et le fait de le recevoir au Maroc, mon pays d’origine, est un honneur. Aussi, cet hommage qui intervient parallèlement au festival me paraît intéressant. C’est plutôt une consécration non pas pour ce que j’ai fait et qui est important à mes yeux mais pour ce que je vais faire et je crois que les plus belles choses sont à venir.
Qu’est-ce qui vous a décidé à traiter, dernièrement, l’affaire Omar Reddad ?
Ce n’est pas moi qui ai eu l’idée, j’ai été contacté pour interpréter Omar Reddad. J’ai lu tout ce qui avait été écrit sur, pour et contre cet homme et j’ai même eu accès au dossier. J’ai été fasciné et passionné par cette
histoire dont la réalisation m’a été accordé. Dans l’inconscient collectif, c’est une histoire qui est encore très présente, mais on s’aperçoit que personne n’en connaît vraiment les tenants et les aboutissants. Au-delà du fait que Omar Reddad soit marocain, l’affaire m’a touché et j’ai trouvé qu’il y avait une vraie fiction intéressante à traiter sur le sujet, parce qu’il s’agit d’un combat universel, celui d’un homme face à la justice.
Vous êtes installé en France. Comment représ-entez-vous le Maroc à travers vos réalisations ?
D’abord, j’ai eu la chance d’avoir une très bonne éducation, j’ai des parents très adorables et extraordinaires et j’ai eu très vite conscience que mes choix d’acteur mais aussi de réalisateur allaient être une forme de vitrine du Maroc pour les Français. Dans ce sens, on se doit d’avoir un comportement irréprochable. Et j’aime l’idée qu’on puisse critiquer mon travail mais pas mon comportement. J’ai toujours été respectueux et j’essaie de rendre surtout hommage à l’éducation qu’on m’a donnée et aussi au pays d’où je viens. C’est une chose qui me paraît
importante.