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Entretien avec Jaouad Chami : «Le SIAM est un lieu de polyvalence, toutes les filières y sont repré-sentées»

© D.R

ALM : Le bilan du SIAM 2011 en termes de nombre de participants et visiteurs est plutôt encourageant. Quelle lecture en faites-vous? Et qu’est-ce qui explique l’engouement des Marocains pour un tel salon ?
Jaouad Chami : La 7ème édition du Salon international de l’agriculture au Maroc ouvrira ses portes du 25 au 29 avril à Meknès. Ce salon annuel a trouvé toute sa place dans le calendrier international des événements du secteur. Le SIAM a conforté son envergure au fur et à mesure des éditions. Cette année encore, les surfaces d’exposition ont augmenté, tout comme le nombre d’exposants, et ce malgré les contraintes liées au site qui, lui, n’est pas extensible. Le programme de travail proposé offre un contenu particulièrement attractif. Le SIAM propose une tribune privilégiée aux opérateurs nationaux et internationaux du secteur. Notre objectif est d’accompagner les  professionnels dans leurs projets de développement et de partenariats. Nous tenons par ailleurs à associer le grand public à cette grande fête annuelle. Les aménagements ont été pensés pour que le site réponde à toutes les exigences en matière d’accueil, d’accès et de sécurité. Le nombre important de nouveautés et innovations présentées pendant les 5 jours du salon contribue grandement à le rendre attractif pour les visiteurs. Le SIAM est aujourd’hui devenu le plus important salon du secteur en Afrique.

Comment le SIAM a-t-il accompagné l’évolution et la maturité du secteur agricole au Maroc?
Plus qu’un simple espace d’exposition, le SIAM a pour ambition de se positionner comme véritable partenaire de la filière agricole au Maroc. À ce titre, les conférences, tables rondes et ateliers de travail sont autant d’outils permettant de débattre des enjeux du secteur et préparer l’avenir du secteur agricole marocain. Nous mettons tout en œuvre pour que l’expertise des sociétés marocaines soit valorisée. Les Assises de l’agriculture, organisées par le ministère de l’agriculture et de la pêche maritime, se tiendront quant à elles le 24 avril. Elles permettent notamment de dresser un bilan des actions menées dans le cadre du Plan Maroc Vert et de fixer de nouveaux objectifs pour l’année à venir.

Entre les dix pôles proposés par le SIAM, lequel attire le plus de visiteurs? Et comment expliquez-vous cela?
Tous les pôles connaissent un franc succès. Le public est invité à visiter chacun des pôles comme un circuit de découverte. Le SIAM est un lieu de polyvalence, toutes les filières du monde agricole sont représentées et chacune trouve son public. Le pôle machinisme et le pôle agro-fournitures connaissent une dynamique commerciale importante. Le pôle produits de terroirs, aménagé comme un «souk», attire également beaucoup de monde. C’est d’ailleurs à la suite de son succès en 2011 que nous avons décidé de le pérenniser. Nous sommes convaincus qu’il rencontrera le même engouement. Mais, je pense qu’en termes de découverte, la palme doit être attribuée au pôle élevage qui mobilise un public toujours plus important et qui fait la joie des familles et des enfants. Rappelons que 1.797 animaux étaient présentés l’année dernière, tous issus de concours régionaux. Il y en aura encore plus cette année.

Quelles étaient les difficultés d’organisation rencontrées lors du Salon 2011 et comment les avez-vous palliées en 2012?
Notre tâche première est de répondre aux besoins des exposants, partenaires et visiteurs. Nous sommes à leur écoute pour les accompagner du mieux possible dans la réalisation de leurs projets. Une des difficultés majeures est liée au site lui-même. La situation au cœur de la ville nous contraint à être particulièrement imaginatifs en matière de gestion des accès et des parkings. La sécurité est pour nous un enjeu majeur et nous tâchons d’apporter des améliorations chaque année, pour le confort de tous les utilisateurs. La ville de Meknès ne disposant pas de centre d’expositions, nous devons chaque année «reconstruire» le salon. Cette contrainte a finalement des aspects positifs dans le sens où nous pouvons ainsi repenser une architecture et un aménagement répondant parfaitement aux exigences de chaque édition. C’est cette modularité qui apporte à nos visiteurs l’occasion d’une redécouverte permanente. Nous établissons un rapport de nos activités à la fin de chaque édition. Le bilan nous permet de capitaliser sur l’expérience acquise et de préparer au mieux les prochaines éditions. Tous les aspects du salon sont analysés, et cette relecture globale de l’évènement nous est précieuse pour que le SIAM préserve sa dynamique.

Vous avez relevé une faible participation des pays arabes en 2011. Qu’en est-il de cette 7ème édition?
Nous avons reçu la confirmation de la participation de l’Algérie, de l’Arabie Saoudite, du Bahreïn, de l’Egypte, ainsi que de l’Arab Authority for Agricultural Investment and Development, qui représente elle-même plusieurs pays arabes. D’autres pays doivent par ailleurs nous confirmer leur présence dans les prochains jours.
La présence des pays arabes est donc significative. Nous tenons bien sûr à mobiliser un nombre toujours  marche s’inscrit dans le long terme. L’intérêt manifesté est réel et nous sommes particulièrement confiants quant à la participation d’autres pays arabes avec qui nous entretenons des échanges de grande qualité tout au long de l’année.

Que représente le SIAM en termes de logistique?
Le SIAM est avant tout un chantier colossal qui chaque année renaît le long des murailles. Réaménager le site à chaque édition est un travail considérable. Les travaux s’étalent sur quatre mois, répartis avant et après le salon, et mobilisent tous les corps de métier. Nous faisons appel aux compétences locales dès que cela est possible. C’est de notre responsabilité d’associer la ville et sa population à la réalisation d’un tel événement.   

Le thème choisi pour cette édition est «Recherche et innovation». Qu’est-ce qui a motivé ce choix?
Ce thème offre l’opportunité de mettre à l’honneur tous les procédés qui sont les moteurs du secteur agricole, et qui préfigurent son avenir. La recherche et l’innovation sont au cœur des préoccupations des opérateurs du secteur, dans un contexte de changements climatiques, d’évolution de gestion de l’eau, etc. Dans cette perspective, un pôle dédié de 800 m² est mis en place.
On pourra y rencontrer 25 exposants, sélectionnés par une commission dédiée à ce pôle,  dont  les innovations seront particulièrement valorisées. En effet, cet espace a été créé spécialement pour faire vivre la thématique et mettre en avant les activités novatrices. Comme je vous en faisais part, l’échange est au cœur du salon : la thématique encourage les démonstrations et incite les opérateurs du secteur à partager leurs nouveautés. En tant qu’organisateurs, nous devons comprendre les attentes et les besoins des exposants. Le choix de cette thématique est notre façon de les accompagner dans la traversée des changements majeurs que connaît le secteur agricole dans son ensemble.

Le ciel du Royaume s’est montré radin en cette saison agricole. Cela affectera-t-il le Salon?
Quel que soit le contexte du secteur agricole marocain, le salon reste un lieu important de dialogue pour les professionnels et de découverte pour le grand public. C’est un évènement attractif pour toutes les raisons dont je vous ai fait part. Le choix du thème et le programme de conférences qui l’alimentent sont une opportunité pour les professionnels de travailler sur les questions liées au contexte climatique, d’échanger des points de vue et d’envisager des solutions ensemble. L’activité économique sur le salon restera particulièrement dynamique, je n’en doute pas!

Quelles perspectives chiffrées pour cette édition 2012?
La 7ème édition du SIAM marque une nouvelle étape dans le développement du salon. Les chiffres sont très encourageants : le salon connaît cette année une augmentation de 11% de surface d’exposition. Nous attendons cette année près de 900 exposants, 40 pays participants et 700.000 visiteurs. Je tiens à remercier les partenaires qui nous accompagnent dans la réussite de cet évènement, le ministère de l’agriculture et de la pêche maritime ainsi que les seize régions du Royaume. Je remercie également nos sponsors, Maroc Telecom, le Crédit Agricole du Maroc, l’OCP, la Mamda, ainsi que la Banque Populaire, l’ANCFCC, MedZ et la SOREC pour leur précieux soutien.

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