«Les familles des victimes ont vécu six mois de chagrin. Mais ces six mois ont aussi été ceux de notre détermination dans notre guerre contre le terrorisme », avait affirmé samedi dernier le président américain George W. Bush, lors de son allocution hebdomadaire à la radio.
Si cette journée de lundi a été marquée par une imposante cérémonie à la Maison-Blanche et des commémorations dans tous les Etats de la fédération, d’autres ont voulu rappeler que la campagne anti-terrorisme qui a suivi les attentats du 11 septembre, a été utilisée pour réprimer les droits de l’Homme.
Selon un rapport publié ce lundi à Paris, les « évènements », comme on les appelle, ont en effet fourni un prétexte à de nombreux Etats pour réprimer les défenseurs des droits de l’Homme et légitimer la neutralisation de toute forme d’opposition. Ce texte, réalisé par l’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, souligne que ces militants « sont, dans plus de 80 pays, poursuivis, harcelés, arrêtés, voire exécutés par les autorités ou par des groupes privés ».
Ce rapport de l’année 2001 note également que « les attentats du 11 septembre ont apporté un degré supplémentaire à la suspicion et au discrédit auxquels les défenseurs sont confrontés.
Ces évènements, ajoute le texte, fournissent un prétexte de plus aux autorités qui accusent les défenseurs de soutenir directement ou indirectement les mouvements terroristes, et pratiquent l’amalgame et le dénigrement ». L’observatoire, formé par la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH, Paris) et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT, Genève), écrit également, à propos des suites du 11 septembre, que « l’adoption et le renforcement de législations antiterroristes restreignent les libertés fondamentales ».
Cette campagne contre le terrorisme, justement, a semblé ce même 11 mars retrouver un nouveau souffle après le dernier soutien apporté par Londres à son allié américain. Un document diffusé par le gouvernement Tony Blair a en effet indiqué que la coalition antiterroriste autour des Etats-Unis lancera de nouvelles offensives militaires, après l’Afghanistan, si elle le juge « absolument nécessaire ». «Les pays membres de la coalition coopèrent étroitement pour prévenir de futures agressions de la part du terrorisme international », ajoute ce document rédigé par le « Centre d’information de la coalition ». « Nous sommes profondément inquiets par l’adoption de méthodes terroristes dans de nombreux pays, ou par la présence (dans ces pays) de terroristes ou de réseaux extrémistes », poursuit le texte. « Nous prendrons les mesures que nous jugeons nécessaires dans ce but, y compris l’action militaire, si cela s’avère absolument nécessaire », prévient ce document officiel…