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Des droits et des hommes (5)

© D.R

Amnesty International a reconnu elle-même avoir fait un rapport sévère (le dernier en date) sur le Maroc car il est considéré comme le pays le plus avancé en terre arabo-musulmane dans le domaine des droits humains. Qui aime bien châtie bien? Voire…
En fait, le Royaume se serait bien passé de cette distinction pour la simple raison qu’il n’a pas fait du respect de ces derniers une opération factuelle ou un acte complaisant mais bel et bien un choix irréversible qui fonde une nouvelle culture en la matière.
Cela dit, il est incontestable que le règne de S.M le Roi Mohammed VI est synonyme de liberté et de parole retrouvée. Il n’y a que les aveugles et les esprits nihilistes pour ne pas voir cette réalité. Cinq ans après l’intronisation du Souverain en juillet 1999, l’effet Mohammed VI est visible. Palpable. Il est dans l’air que respire chaque citoyen. Les Marocains n’ont plus peur de s’exprimer et de dire ce qu’ils pensent. Il n’y a plus de sujet tabou ou presque…
Les journaux foisonnent. La presse exerce pleinement son droit d’informer avec parfois des dérapages et des excès qui ne se justifient guère, à part le fait qu’il existe une compétition médiatique malsaine (qui va être le plus irrévérencieux dans la critique), ni par le devoir professionnel ni par l’exigence de l’actualité. «Cette effervescence donne parfois chez l’observateur de la scène nationale la sensation d’un désordre, explique un homme politique. Mais ce n’est qu’une sensation. Le désordre n’est qu’apparent. Il est pour ainsi dire organisé». Du moins on l’espère.
En vérité, pour mieux sauvegarder les acquis et les faire vivre dans un cadre qui soit responsable et balisé, il est nécessaire de mettre en place les garde-fous nécessaires.
La liberté d’expression, le Maroc n’en a pas consolidé le principe et élargi les espaces pour faire plaisir à Robert Ménard patron de Reporters sans Frontières mais il en a fait là aussi un choix politique fondamental et irréversible malgré les tentatives désespérées de certains nihilistes de tous bords de pousser plus loin le bouchon dans le but inavoué de provoquer une reprise en main qui validerait leur postulat selon lequel la démocratisation en cours n’est que factice et que le pays n’a pas vraiment rompu avec les réflexes d’une certaine époque. À la mauvaise foi de ces professionnels du scepticisme et des hérauts du malheur répond une assurance à toute épreuve tricotée à l’action sur le terrain et à l’engagement dans le travail.
N’en déplaisent à la foule des dépités et autres agitateurs, le Maroc de Mohammed VI avance à son rythme mais il avance malgré les obstacles dressés sur son chemin. Le Maroc actuel est plus soucieux des Droits de l’Homme et des libertés collectives et individuelles. C’est un fait. Il est en train de se réconcilier avec son passé marqué notamment par les «années de plomb» qui a vu des militants et des activistes politiques réprimés et jetés dans des geôles secrètes. Sans aucune autre forme de procès. S.M le Roi Mohammed VI a officiellement reconnu la responsabilité de l’Etat dans les abus du passé et s’est engagé à réparer les préjudices subis par les victimes de cette période noire de l’Histoire du Maroc.
Le 16 août 1999, le Souverain accède ainsi à une requête du Conseil consultatif des droits de l’Homme (CCDH) de créer une instance indépendante d’arbitrage et d’indemnisation. Cette instance avait pour mission d’indemniser les victimes des disparitions forcées et des détentions arbitraires et leurs ayant-droits. En février 2003, cette structure rendra son rapport final : sur 5127 dossiers d’indemnisation déposés, elle a statué sur 4.000. Un effort financier colossal de 100 millions de Dhs. Une nouvelle instance verra le jour sur décision de S.M le Roi. “Équité et Réconciliation“, évoqué dans le discours royal du 7 janvier 2004 à l’occasion de son installation, le Souverain en trace les objectifs en ces termes : “ »En élaborant son règlement intérieur, et en conduisant la noble mission qui lui est dévolue, la commission aura à coeur de se conformer à la décision portant création de cette instance, ainsi qu’aux conventions internationales des droits de l’Homme et aux idéaux de l’Islam prônant la tolérance et le pardon ».
Parallèlement à cette initiative qui s’inscrit pleinement dans le cadre de la volonté royale de tourner définitivement la page d’un dossier épineux et de réconcilier les Marocains avec leur Histoire dans un esprit de pardon et de dépassement de soi, le Souverain a, en cette journée historique du 7 janvier, gracié 33 personnes condamnées par les tribunaux du Royaume dans différentes affaires. Tout un symbole. C’est à la fois un acte fondateur d’un Maroc nouveau en paix avec lui-même et une action de balisage du terrain pour libérer et orienter les énergies vers des chantiers autrement plus décisifs pour le devenir du Maroc liés au développement économique et à la résorption des déficits sociaux.
En effet, le pays ne peut faire pleinement face à ces défis majeurs et réels s’il continue à traîner comme un boulet les avatars des années de braise. Telle est la philosophie royale qui sous-tend toutes ses initiatives et ses décisions depuis son avènement dans le domaine des droits de l’Homme.
La création d’un prix Mohammed VI pour les droits humains et la mise en place de Diwan Al Madalim se veulent à cet égard un gage d’exemple et de sincérité et une pierre apportée à un dispositif qui engage l’avenir de toute une nation. Il est un autre domaine, intimement lié à celui des droits de l’homme, où le chef de l’État a montré un courage réformateur inédit. Celui de la justice. Engagée dès le début de la décennie 90, la réforme, il est vrai difficile, de l’appareil judiciaire s’est trouvée au centre des préoccupations royales. Avec comme maître-mots : le renforcement de l’autorité et de l’indépendance des juges à l’égard de tout ce qui est de nature à pervertir leur jugement. En dépit de ces avancées reconnues, certains milieux aux intentions obscures tentent à chaque fois de faire revenir le Maroc en arrière dans un réflexe passéiste flagrant. D’autres multiplient les manoeuvres pour créer de toutes pièces de nouveaux opposants au nouveau régime. Tout cela n’est qu’un leurre.
Le Royaume est en train de tourner définitivement le dos aux pratiques répréhensibles liées aux violations de la dignité humaine. Par contre, les vrais droits de l’Homme aujourd’hui ont de moins en moins une connotation politique mais une essence socio-économique. Droit au travail, droit à la santé, droit à un logement décent, droit à un enseignement de qualité… S.M le Roi l’a bien compris qui s’est attaché constamment à cette feuille de route par des visites régulières dans les provinces et le lancement de projets dans le domaine social, économique et infrastructurel.
Sur ce plan, beaucoup de choses restent à faire pour combler un retard chronique engendré au cours des décennies précédentes par une incurie locale et nationale qui a battu tous les records et qui a eu comme résultante la paupérisation d’une bonne partie de la population. L’héritage est lourd et la détermination royale n’en est que renforcée.
Volontarisme et constance, dévouement et engagement, ce sont les termes qui définissent l’action royale. Plus qu’une méthodologie, une conviction. Le Souverain est dans cet état d’esprit. Celui de la sérénité et du devoir.

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