Après le programme « Vacances pour tous » qui a connu un très grand succès, la réhabilitation des « Maisons des jeunes » à travers le Royaume, et tout récemment les cafés littéraires, le secrétariat d’Etat chargé de la Jeunesse est en phase de relever les différents défis qu’il s’est assignés. Le vaste chantier de l’Université populaire prend racine au Maroc.
Bien que la notion, ayant fait ses preuves ailleurs, n’est pas entièrement assimilée par les lauréats, la qualité des échanges et le degré d’engagement témoignent d’une maturité bien réelle. Sans détour, ni tabous, toutes les questions sont passées en revue. Selon la nature du cours dispensé, l’université populaire est en train de réhabiliter non seulement la savoir mais l’échange également. Loin des sensibilités démesurées ou de la peur qui ont longtemps rendu stérile le débat public, des mots sont prononcés pour panser certains maux du passé.
Ainsi, lors d’un cours de littérature populaire, la question de la place de la culture amazighe a été longuement débattue. Une réflexion quant à son avenir a été bien nourrie, dans un contexte d’échange et de respect. C’est dire le degré de maturité largement consommé et que nous sommes loin encore à réaliser !
Autre acquis grâce à l’action du département dirigé par Mohamed El Gahs, l’ensemble de l’opération ne coûte pas le moindre dirham à la communauté. Le principe de bénévolat, à tous les niveaux, est le leitmotiv. Donc, tout est assurément affaire de volonté, les moyens finissent forcément par suivre.
L’objectif de cette initiative audacieuse est de dispenser « le savoir pour le savoir ». Le programme repose sur quatre principes : la gratuité et le libre accès aux cours, la non-exigence de diplôme préalable, la non-délivrance de diplômes et l’absence de tout contrôle de connaissances ou d’examens.
C’est assurément une chance offerte à tous ceux qui n’ont pas pu accéder à des niveaux supérieurs d’enseignement de pouvoir s’initier à des disciplines fondamentales du savoir.
Les chiffres en témoignent. L’engouement des lauréats est remarquable. Un coup de chapeau pour les professeurs qui se sont spontanément investis dans ce projet.
Un indice supplémentaire est bien révélateur: le nombre de bénéficiaires du sexe féminin est beaucoup plus important que celui des hommes. C’est une preuve que les femmes marocaines ont une soif certaine de savoir…et un retard à rattraper au même titre que ceux qui ont quitté prématurément les bancs de la Faculté ou encore les diplômés souhaitant parfaire leur formation dans une autre discipline. C’est donc une autre preuve que le programme des universités populaires n’est pas un luxe mais une véritable demande des jeunes Marocains.