Société

Cadrage : Soleil et lifting

Des médecins vendent des packages comportant une prestation médicale et une prestation touristique à des touristes ou patients, suivant l’angle où l’on se place. Ceux-ci, charmés de découvrir un pays millénaire, subissent des interventions chirurgicales légères, souvent des implants ou des retouches esthétiques, à des tarifs deux fois moins chers qu’en Europe et en Asie. Un deal gagnant –gagnant. Une affaire où il n’y a rien à redire, du moment que le touriste joint l’utile à l’agréable, du moment que le prestataire-médecine s’en sort largement dans ses frais.
Et pourtant non. Ce business lucratif fait entorse à la législation marocaine, en empiétant sur les plates-bandes des agences de voyages. En effet, comme le rappelle Samir Gragueb, agent de voyages spécialiste de la chasse et de la pêche, «les praticiens sont tenus par la loi de passer par l’intermédiaire d’une agence pour toutes les prestations touristiques.» Mais, avertit-il, sans doute à l’intention de la frange dure de la profession, «ces packages sont  une nouvelle opportunité qui s’offre au secteur et qu’on ne doit pas réduire à une querelle de légalité ». Un prêche dans le désert.
Car, ce ne sont pas évidemment tous les agents de voyages qui pensent de la même manière. Occupés actuellement par la «commission zéro», certains voient la sacro-sainte condition du libéralisme, qui est la liberté d’entreprendre, à travers le seul prisme de la «licence». En dehors de la licence, «point de business, aucun salut possible !». Le président d’une association méditerranéenne des uréiques, organisateur d’un congrès médical en 2001 à Marrakech, s’était vu accusé de «concurrence déloyale» par une agence de la place qui lui reprochait d’avoir vendu des coupons pour le dîner de gala à 45 dollars et d’avoir, sacrilège, distribué des documents. Etc.
Car, beaucoup de membres de la profession le rappellent sans sourciller, «seule une agence de voyages a le droit d’éditer une brochure», renvoyant du coup médecins et docteurs à leurs chères études.
Le problème c’est que la chirurgie au Maroc gagne en réputation et en compétitivité. Les écarts de prix pour la chirurgie esthétique constituent un argument irrésistible vis-à-vis d’une clientèle féminine qui rêve de soleil et de lifting. Les opérateurs touristiques disent avoir été sollicités souvent par des dermatologues et des chirurgiens dentistes. Mais, soit par résistance naturelle au changement ou par méfiance vis –à-vis de tout ce qui est nouveau, les agences de voyages n’y croient pas encore. Peu préparés face à cette nouvelle demande, les agences ratent une belle occasion d’élargir leurs activités vers une niche forcément rentable.

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