Des éléphants à pas de sénateur

La bande à Didier Drogba est la première à s’ouvrir les portes des quarts de finale. Mais, jusque-là, les observateurs sont assez dibitatifs sur la qualité du jeu de cette équipe présentée avant la compétition comme un sérieux prétendant au titre. L’équipe ouest africaine est nettement en dessous du Cameroun qui a livré un match de feu face à l’Angola, ou encore la Tunisie, qui a crucifié la Zambie.
Mardi dernier, face à la modeste équipe de la Libye, les éléphants ont été malmenés le plus clair de temps, se faisant même  rejoindre au score. Avec une défense fébrile, cumulant des erreurs de placement, un milieu de terrain qui n’arrivait pas à aligner deux passes successives et un Drogba trop esseulé, la Côte d’Ivoire a pourtant gagné. Comme ce fut le cas face au Maroc, les dieux du football ont favorisé les éléphants. 
Ils ne devront leur salut qu’à une sortie hasardeuse du gardien de la Jamahiriya doublée d’une mésentente inouie entre deux défenseurs. C’était à la 75e minute, à la réception d’un tir d’Arouna Koné, Touré Yaya Gnégnéri décroche une tête lobée qui finira sa course dans les filets des Verts. C’est le but de la victoire. Interrogé à la fin de la rencontre, l’entraîneur des éléphants, le Français Henri Michel, n’a pas caché sa satisfaction devant «une très bonne équipe de la Libye.  Elle nous a surpris parce qu’elle a pratiqué un bon football. Elle a mieux joué que par le passé. Nous avons relâché un peu derrière. J’ai fait entrer quatre nouveaux. C’est une volonté d’essayer de gérer la compétition, de donner un peu plus de fraîcheur à l’équipe. J’ai fait jouer des éléments qui manquent de compétition et fait reposer d’autres», confie-t-il au quotidien Abidjanais, Fraternité Matin. Très serein, le Français a exprimé son «ambition d’aller loin dans cette compétition. «L’important, c’était la qualification. Maintenant, nous avons trois ou quatre jours pour préparer le match contre l’Egypte. En fonction du résultat de la rencontre Egypte-Maroc, nous saurons quelle attitude adopter»
Très déçus après le match, les Libyens entendent se rattraper lors de leur dernière sortie. "Nous méritions un nul. C’est notre première grande compétition depuis 24 ans et je pense que nous avons montré de bonnes choses. Nous ferons de notre mieux lors du dernier match face au Maroc, déclare  Tareq Et Tahib, milieu de terrain libyen.
Quant aux éléphants, ils devront encore apporter beaucoup de réglages  s’ils veulent franchir les autres étapes de la Coupe d’Afrique des Nations. C’est en tout cas le sentiment de la presse ivoirienne Mais bien que crédité d’un niveau de prestation en déça de ce dont on pouvait s’attendre d’une floppée de stars faisant les beaux jours des clubs européens, la Côte d’Ivoire n’en impose pas moins le respect. Ne serait-ce que pour s’être extirpé du groupe dit de la mort.