Société

«Les assureurs, premiers gestionnaires d’épargne»

ALM : En général, quel est le principe même de l’épargne ?
Koudama Zeroual : C’est économiquement simple. Un revenu est égal à une partie pour la consommation plus une partie à épargner. Ainsi, lorsqu’on a un revenu, on pense effectivement à satisfaire des besoins actuels, mais étant prévoyant, on laisse également une petite part pour des besoins futurs. Les assureurs sont, par définition, les premiers collecteurs d’épargne au niveau national, de part la collecte des primes d’assurance et des cotisations pour l’épargne. D’un autre côté, l’Etat a pris en charge cette notion à un moment donné pour encourager l’épargne à long terme, qui est à vocation de retraite. Il avait pour objectif de pallier un éventuel dysfonctionnement des formules existantes de retraites.

Quels sont les systèmes de retraites qui existent actuellement ?
Il existe deux types de systèmes de retraites. Vous avez la retraite par répartition et la retraite complémentaire par capitalisation. La retraite par répartition, c’est le fait que la population active cotise par une partie de son revenu. Cette partie est tout de suite distribuée à une population qui devient inactive parce qu’elle est à la retraite et c’est donc une forme de solidarité inter-générations. Ce système a éprouvé un certain nombre de limites dans le sens où la population active devient de plus en plus petite et, de l’autre côté, la population à la retraite devient plus grande parce qu’il y a de plus en plus de retraités et que ces retraités vivent de plus en plus longtemps.
Il y a eu donc un déséquilibre du fait que peu de gens cotisent et que beaucoup bénéficient d’une retraite. Pour rétablir cet équilibre, on peut éventuellement augmenter la part des cotisations, mais à ce moment-là, cette solidarité inter-générations risque d’être rompue. Et c’est là qu’intervient la retraite par capitalisation. C’est une retraite qui est certes « égoïste » dans le sens où c’est vous-même, en tant que personne, qui prenez en charge votre retraite. Vous versez une somme d’argent, qui est capitalisée, c’est-à-dire qu’elle est fructifiée par les compagnies d’assurances. L’Etat, conscient de la fragilité du système de retraite par répartition, a réfléchi à encourager l’épargne par capitalisation.

Ces mesures ont-elles incité les particuliers à recourir davantage aux compagnies d’assurances ?
L’épargne individuelle peine en fait à être généralisée au niveau traditionnel, et ceci au niveau de toutes les compagnies d’assurances. On n’a pas vraiment cette culture d’épargne chez les particuliers. Et c’est là qu’intervient notre rôle qui est celui d’informer les clients et de les encourager à faire des simulations en terme de retraite pour voir que, généralement, on risque d’être moins loti lorsqu’on part à la retraite et que la compensation peut venir des retraites complémentaires qu’on offre.

Quel est le type d’épargne que vous gérez le plus actuellement ?
Ce qu’on gère le plus maintenant, c’est l’épargne à vocation de retraite. Et là, elle est encouragée par l’Etat notamment avec un taux minimum qui était à un moment donné de 4,5% et qui est maintenant de 3,25%, vu la tendance baissière. Mais c’est toujours un minimum légal qui permet à l’épargnant d’être sécurisé, sachant que les compagnies d’assurances tournent autour de 5 %. Et je parle là du taux net.

En terme d’épargne, qu’offrez-vous comme produits à RMA Wataniya ?
Nous offrons plusieurs produits que nous commercialisons aujourd’hui au niveau de la RMA Wataniya. Nous avons une retraite pour particuliers. Il s’agit d’un produit de retraite par capitalisation, appelé «Kenz». C’est à la libre souscription du client à partir de 200 DH par mois. Le client peut également opter pour un versement trimestriel ou annuel. Il y a donc une souplesse à ce niveau-là. Pour répondre aux besoins des clients, nos produits reposent en fait sur trois critères. Le premier est celui de la sécurité. C’est-à-dire que lorsque j’épargne, je dois être sûr que la compagnie mettra à ma disposition mon épargne dans les meilleures conditions.
Au niveau de RMA Wataniya, le ratio de solvabilité est des plus élevés sur le marché. Et ça, c’est rassurant pour nos clients. Le deuxième élément, c’est la disponibilité de mon argent, à travers le rachat ou bien l’avance. Nous mettons, en effet, à la disposition de l’intéressé une partie ou la totalité de son épargne. Et d’un autre côté, il y a la rentabilité. Ce sont là les trois éléments avec lesquels il faut commencer. Nous proposons donc aux particuliers le produit «Kenz» qui est un produit très accessible et aussi rentable pour la clientèle. D’un autre côté, on a un produit aménagé pour les entreprises, commercialisé sous le nom de «Kenz Entreprise». Ce produit est dirigé vers l’épargne salariale.
L’entreprise prend le devant et propose à ses salariés une retraite complémentaire. Cette retraite complémentaire est bénéfique pour les deux parties dans le sens où, déjà, pour l’entreprise, elle est déduite de l’IGR. Le salarié est gagnant aussi, puisque cette retraite est en fait une ponction sur son revenu sur laquelle il ne paye pas d’impôts. Il s’agit donc d’une offre très attractive. Nous avons aussi un certain nombre de produits plus sophistiqués en termes bancaires et qui nous permettent de toucher toutes les clientèles. Il y a d’autres produits d’Epargne-Education et qui fonctionnent selon le même système que pour les produits d’épargne retraite : On épargne une somme d’argent, mais cette fois-ci le bénéficiaire n’est pas la personne elle-même, mais son enfant. Cette épargne permet d’aider le bénéficiaire, soit à poursuivre ses études, soit à l’aider à intégrer la vie active.

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