Politique

Législatives : Transparency Maroc sert la soupe au PJD

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Transparency Maroc, ONG dédiée à la lutte contre la corruption et que préside Azeddine Akesbi, suscite de vives réactions dans les milieux politiques après la publication d’une étude sur les partis et les élections qui tire à boulets rouges sur les formations politiques, à l’exception du PJD.
Dans cette étude, élaborée conjointement avec Democracy Reporting International et rendue publique hier à Rabat, il est écrit que « les partis apparaissent généralement comme sclérosés et faiblement organisés, incapables de produire et de porter des initiatives politiques significatives au sein du Parlement". L’étude enfonce le clou en affirmant que "leur (les partis, NDLR) capital de confiance au sein de la population paraît faible ». L’étude de TM et DRI fait toutefois une exception et encense le Parti de la justice et du développement. « Pour certains, le parti islamiste "Justice et développement" (PJD) constitue une exception dans la mesure où il paraît poursuivre des objectifs cohérents et s’appuyer sur une structure partisane organisée dont le fonctionnement est perçu (…) comme parmi les plus démocratiques du spectre politique marocain ». Assez pour susciter de virulentes répliques de la part des partis politiques et notamment des formations de la gauche. «Je considère que Transparency a dévié de sa mission prioritaire qui est la lutte contre la corruption et même si elle était payée pour le faire, elle aurait dû s’abstenir de cautionner une telle étude», lance Driss Lachgar, président du groupe parlementaire de l’USFP (Union socialiste des forces populaires) à la première Chambre. Pour ce membre du bureau politique des socialistes, la plus flagrante contradiction est que cette étude soit publiée par une ONG présidée par quelqu’un qui fait partie de la gauche et qui a fait ses classes à l’école de l’USFP. «Cette étude et cette campagne gratuite pour le PJD feront perdre sa crédibilité à Transparency et notamment au sein de la gauche qui l’a parrainée dès le début», conclut M. Lachgar.
«Qu’ils nous dévoilent un seul de ces objectifs cohérents ! Le PJD va-t-il instaurer la réforme agraire, réhabiliter les coopératives ou redistribuer les terres aux pauvres et aux orphelins à commencer par les siennes propres ?», ironise pour sa part Ahmed Benjelloun. «C’est absurde. Ce genre de sondages n’est pas innocent et je ne sais pas ce que ces gens-là nous préparent exactement. Qui vivra verra !», ajoute le chef de file du PADS (Parti de l’avant-garde démocratique et socialiste). Même son de cloche au PPS dont un membre du bureau politique, Mostafa Addichane, conseille aux auteurs de cette étude d’ «avoir le courage d’une immersion de quelques jours dans un parti politique». Pour lui, «ce genre d’études n’est pas nouveau et une institution américaine s’y est déjà livrée alors que la réalité, nous la connaissons tous et ce sont les urnes qui trancheront». «Cette étude n’engage que Transparency et ses collaborateurs», conclut M. Addichane. Pour Hassan Abdelkhalek, membre du comité exécutif du Parti de l’Istiqlal, cette étude «ne reflète pas la réalité». «Le Maroc a besoin de partis forts car il n’y a pas de démocratie sans partis», ajoute-il avant de conclure, au sujet de cette étude, que «c’est un jeu qui représente un danger pour la démocratie».
L’étude de TM et de DRI a été déjà utilisée, tel du pain béni, par le PJD. Sa publication, "Attajdid", en a fait l’un de ses titres principaux lors de ses récentes éditions en mettant en relief "la sclérose" qui caractériserait les autres partis et le "dynamisme exceptionnel" du parti islamiste.

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