Politique

Ahmed Benjelloun, candidat PADS à Rabat-Océan

D’apparence, l’homme est rugueux. Il semble porter dans sa chair une vieille blessure, qu’il n’est pas près d’oublier. Ahmed Benjelloun, actuel secrétaire général du PADS (Parti de l’avant-garde démocratique et socialiste), n’aurait peut-être pas imaginé que le sort puisse être aussi cruel à son égard, et plus cruel encore à l’égard de son frère regretté Omar, assassiné en 1975. A cette époque, Ahmed a été arrêté en Espagne avant d’être acheminé dans des conditions insoutenables, avec d’autres camarades, vers la tristement célèbre Dar El Moukri. Victime de détention arbitraire, de torture, voire d’humiliation, il en a donné la juste mesure dans son livre-témoignage intitulé «La Traversée de l’enfer». Une manière d’exorciser les vieux démons. Ou de «tourner la page», pour reprendre une expression en vogue. C’est chose faite. Qui aurait cru que cet ancien farouche opposant au régime puisse un jour changer de cap ? C’est que les choses ont changé. Le Maroc, aussi. Ahmed Benjelloun, un véritable homme de gauche, est convaincu aujourd’hui avec ses camarades du PADS qu’il ne sert à rien de continuer à «faire de l’opposition pour l’opposition» et qu’il est temps de mettre comme on dit «la main à la pâte». Après de longues années de «boycott», les instances de décision du PADS, qui avaient jugé que «les conditions générales avaient changé», ont approuvé la décision de participer aux élections. Cette décision n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. En homme de défi, le SG du parti a fait un choix audacieux : se présenter dans l’une des circonscriptions électorales les plus redoutables, à savoir Rabat-Océan, aux côtés de son «frère d’armes» Mohamed Sassi (candidat PSU), et de l’usfpéiste Latifa Jbabdi … Un rude combat s’annonce entre la «gauche gouvernementale» et la «gauche d’opposition», sur un lieu resté comme «une chasse gardée» de l’USFP. Cette fois, la partie ne sera plus comme avant puisque «la gauche d’opposition», ou comme on l’appelle aussi «la gauche de la gauche», se présente en rangs serrés contre le «frère ennemi» USFP. Pour rappel, les trois partis de la «gauche d’opposition», PSU, PADS et CNI, avaient créé une alliance pour pouvoir peser lors du scrutin du 7 septembre. Cette décision permettra aux partis en question de porter leur combat au sein du Parlement, où ils briguent plusieurs sièges. Avec le PSU et le CNI, le PADS d’Ahmed Benjelloun est convaincu de la nécessité de pratiquer une opposition plutôt active. Objectif principal : obtenir la réforme constitutionnelle, qui donnera au gouvernement et au Parlement plus de prérogatives. «Pour nous, il s’agit d’un front de lutte pour la démocratie», a affirmé à ALM A. Benjelloun. La participation du PADS aux élections, comme celle du PSU, ou plus encore du CNI, donne la preuve de cette volonté d’apporter chacun sa pierre à l’édifice de la démocratie.

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