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Reportage : La fièvre acheteuse monte dans les centres commerciaux

© D.R

A Derb omar, tout semble bouger, l’ambiance est festive. Une heure à peine après la rupture du jeûne, les boutiques sont ouvertes et accueillent déjà les clients venus jeter un coup d’œil sur les différents articles exposés à l’intérieur et à l’extérieur. Chaussures, robes, pantalons et chemises assorties, vestes, blousons… Un éventail qui laisse parfois la clientèle face à un choix difficile.
Les femmes, accompagnées de leurs enfants, sont les plus nombreuses à scruter les magasins. «C’est la première fois que nous venons, ici. L’offre est très diversifiée et nous trouvons plein de belles choses. Mais, côté prix, c’est cher!», dit cette jeune mère. «J’ai trouvé des ensembles trois pièces pour mon fils de 10 ans : chemise, jacket et pantalon, dont le prix varie entre 700 et 800DH», ajoute-t-elle, en souriant. Entre une sensation de fête et le souci de ne pas dépasser le budget, les parents n’ont qu’une préoccupation : combler les désirs de leurs enfants.  Houria, propriétaire d’une boutique de prêt-à-porter pour enfants se frotte les mains. Elle reçoit chaque année de nombreux clients qui viennent jeter un coup d’œil sur les nouvelles tendances. Côté marché, elle a une connaissance considérable et jouit d’une très bonne réputation. Sa boutique ressemble à une caverne d’Ali Baba où l’on trouve des modèles très chics de la nouvelle collection automne-hiver 2008 : des ensembles en trois pièces avec des couleurs pastel : le rose pour les fille, le vert kaki et le gris pour les garçons.
Pour un enfant de 2 à 5ans, un ensemble peut coûter jusqu’à 380DH, tandis que pour la catégorie de 10 à 14 ans, ce prix monte à 400DH.
Offre et prix, c’est l’équation qui pèse sur l’esprit. Houria pense que «ce sont principalement des costumes importés, de qualité supérieure qui marche le plus. Le prix reste le même pendant toute l’année, contrairement à ce que pensent les gens». Et d’ajouter : «Les habits proviennent, la plupart du temps de la Syrie et des pays asiatiques. Ils sont bien finis et leur prix est à la portée de tous, en comparaison avec le textile fabriqué localement». Houria souligne ne traiter avec les usines locales que rarement, lorsqu’il s’agit d’offres intéressantes. C’est ce que cherchent aussi les clients, comme cette jeune mère portant sa fillette de deux ans. Elle avoue ne pas se méfier des commerçants : «Ils disent s’approvisionner de l’étranger, mais ce n’est pas toujours le cas. Je connais certains commerçants qui importent uniquement quelques échantillons de modèle. Le produit fini est fabriqué localement alors que le prix affiché correspond à un habit importé». Alors, oui, il ne faut pas se faire duper et c’est pour cela que les clients prennent beaucoup de temps avant d’acheter.
A 22h, au boulevard «Houmane El Fetouaki», les magasins ne désemplissent toujours pas. Si certains commerçants n’ouvrent pas le soir, d’autres savent bien qu’il s’agit d’une occasion dont il faut pleinement profiter quitte à veiller un peu plus. C’est le cas d’Abderrahim qui constate une véritable baisse du pouvoir d’achat : «les ventes ralentissent remarquablement. Il reste moins de dix jours pour la fête et les commerçants n’ont même pas pu réaliser 50% des ventes, en comparaison avec l’an dernier. La rentrée scolaire, les charges du mois sacré de Ramadan, ainsi que les dernières augmentations des prix des produits de consommation en sont les principales causes, à mon avis», conclut-il.
Dans la boutique d’Abderrahim sont exposées, outre les nouvelles collections d’El Aïd, importées de la Syrie et de l’Europe, des tenues d’été en solde. Mais cela ne semble pas attirer l’attention des visiteurs. Les parents s’efforcent plutôt d’acheter à leurs enfants des vêtements, dernier cri, même si les prix dépassent souvent leur bourse.
Autre endroit animé, à l’approche de l’Aïd : Derb Sultan. La «kissariat el haffari» est un lieu privilégié pour faire ses achats sans se vider les poches. Le rapport qualité-prix est appréciable. Les articles, achetés en gros, viennent directement des usines. Les commerçants préfèrent traiter avec les mêmes fournisseurs pour les avantages que cela représente. «C’est pratique car on peut gérer nos entrées et nos sorties sans trop d’encombres à la fin du mois», assure un vendeur sur place.
Cet endroit est aussi connu pour ses nombreux vendeurs ambulants qui s’y installent, à même le sol. Les clients ont donc l’embarras du choix, pour les petits comme pour les grands, la marchandise ne manque pas, il suffit juste de trouver le bon prix. Des prix qui varient entre 200 et 400DH pour les ensembles, filles ou garçons. Une légère hausse pour profiter de cette période de grande activité. Les mères de famille sont, dans ces situations, de bonnes gestionnaires. Elles se pressent à l’entrée des magasins pour scruter la marchandise, comparer les prix et trouver l’article qui correspond le plus à leur portefeuille.
Chaque famille essaie de planifier ses dépenses à l’avance pour faire plaisir aux enfants sans trop en souffrir financièrement. Il est donc primordial de bien choisir l’endroit pour faire les magasins à bon prix. Sakina, une habituée de Derb Sultan, confie : «Les prix sont un peu élevés, cette année. On a beaucoup de choix, mais cela dépasse nos moyens».
Les commerçants de la place ne sont pas du même avis. Ils trouvent, simplement, que les prix vont de pair avec les articles proposés. Les prix affichés sont fixes dans tous les magasins. «Pour nous, les fêtes sont les périodes de l’année où l’on réalise un peu plus de recettes, les prix sont donc fixés à l’avance pour éviter de marchander avec les clients et surtout les clientes», souligne ce propriétaire d’un magasin. À chacun sa façon d’attirer la clientèle. Certains magasins n’hésitent pas à solder certains de leurs articles en proposant de bons prix. Une réduction qui peut aller de 15 à 20 DH. C’est justement cela qui rend Derb Sultan si attrayant pour les familles, qui cherchent l’équilibre qualité-coût. Faire plaisir aux enfants en leur achetant de nouveaux vêtements pour la fête, une tradition qui ne date pas d’aujourd’hui. Pour s’en rendre compte, il suffit de faire un petit tour dans les grands centres commerciaux de la capitale pour reconnaître les signes avant-coureurs annonçant l’approche de l’Aïd.



L’aubaine des couturiers traditionnels

Les enfants sont les vedettes de l’Aïd, mais aussi les femmes amoureuses du beldi. Elles consacrent des dépenses considérables pour se faire des djellabas et des caftans en cette occasion. Le soir, une heure après la rupture du jeûne, au boulevard Bourgogne où sont installés plusieurs couturiers traditionnels, l’ambiance s’anime petit à petit. Un couturier réputé de la place déclare : «depuis toujours, le beldi attire une grande clientèle.»
L’occasion des fêtes religieuses et du mois sacré de Ramadan enregistre  un accroissement des demandes». Et les clientes, il y en a de plus en plus. «A quelques jours de l’Aïd, je pars à Hay El Farah ou à Derb Sultan. J’achète le tissu qu’il me faut pour une djellaba. J’en trouve un grand choix de tissu, provenant de Fnidek, de la Turquie et du Moyen-Orient», explique une cliente. L’offre en matière de modèle chez les couturiers est tout aussi diversifiée. Tout dépend du budget de la cliente. La djellaba makhzania reste le style le plus prisé.

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