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• Mona, 19 ans, lycéenne

Dans mon lycée, plusieurs jeunes sont accros aux stupéfiants. Mais par comparaison à la période du collège, le taux est moins alarmant. Il y a des individus étrangers qui circulent en toute liberté pour commercialiser leurs psychotropes.Il y en a d’autres qui fréquentent l’établissement pour acheter leurs besoins comme si c’était un point de vente.
A part ces étrangers, on peut bien déterminer un réseau des élèves trafiquants qui servent de pivot entre les dealers et les consommateurs. Ces étudiants se réfugient dans les toilettes appelées « Colombia ». Là-bas tous les genres de drogues sont consommés (maâjoun, joint, nefha, kala). Le comble c’est que les étudiants cotisent entre eux pour acheter de la drogue. A force de voir ces cas quotidiennement je peux même vous donner certaines de leurs astuces.
Certains mettent du karkoubi avec du Coca-Cola pour augmenter son effet, d’autres préfèrent «kala» qui est de la «nefha» roulée dans du kleenex qu’ils mettent dans leurs mâchoires, mais pour avoir un résultat intense ils la mettent dans leurs chaussures, il s’est avéré que cette technique a beaucoup d’effet. Pour ce qui est des prix, les papiers filtres sont à 20 centimes, le haschich peut être vendu brut ou des fois sous forme de morceaux de chocolat à partir de 5 DH. Il y en a même qui achètent des étuis de colle à dissolution et les inhalent.
La prise de ces drogues influe négativement sur les relations entre amis et au sein de la classe. Les accros commencent à voler les affaires de leurs camarades (calculatrices, montres, portables) afin de pouvoir acheter leurs doses.
Les professeurs ont tendance à ignorer le comportement suspect de ces jeunes, car ils ont peur que ces derniers se vengent d’eux. Rare sont les cas où ils ont eu recours au conseil disciplinaire. Même au niveau des initiatives, cela reste très restreint. Je me rappelle qu’il y avait une enseignante qui a essayé de réintégrer ces jeunes, à travers des activités parascolaires, des campagnes de sensibilisation, voire des séances d’écoutes entre élèves et parents.
Son initiative a échoué, elle a eu des problèmes principalement avec le directeur, qui au lieu de l’encourager était contre ses démarches surtout que la majorité
des parents, issus des milieux défavorisés, se sont sentis offensés et diffamés
par ce fait.


• Tayeb, 25 ans, technicien

La consommation de drogue commence à l’âge de l’adolescence et plus précisément vers 13-14 ans. Pour s’amuser, les jeunes amènent un peu de maâjoun pour en goûter et pour faire les cons dans la classe. C’est à cet âge qu’on commence à tout essayer! Surtout la cigarette pour faire l’intéressant. Mais par la suite, on se rend compte qu’on devient dépendant de cette substance.
La drogue se transmet facilement, surtout par le biais des mauvaises fréquentations. Il m’est arrivé plusieurs fois de voir de jeunes collégiens se droguer chaque jour. Et le pire c’est qu’ils trouvent cela normal. Il y a une autre catégorie de drogués, ceux qui sont issus des familles aisées «les drogués clean» qui prennent des «LSD EXTASY» pour se défoncer.
Pour être «In» durant une soirée, beaucoup de jeunes prennent des amphétamines, de la cocaïne ou du crack. Il faut dire que les écoles ne font pas grand-chose pour aider les jeunes à surmonter cette phase excepté quelques interventions de certains professeurs compatissants ou les associations qui militent dans ce domaine. Mais cela reste très minime.

• Mehdi , 20 ans, étudiant en 1ère année à la Faculté de Ben M’sick

La drogue circule comme une balle, elle passe d’une personne à l’autre. Dans le lycée où j’étudiais, la drogue se vendait en dehors de l’établissement par le biais de personnes nommées «beznaza», un nom très connu chez les habitués. Parfois, de jeunes lycéens achètent de la drogue pour la revendre ensuite à des amis. Les drogues les plus répandues sont le «maâjoun», le «haschich» qu’on utilise dans les joints, parfois même de la cocaïne. Mais cette drogue n’est accessible qu’aux jeunes issus des milieux aisés. La consommation de drogue commence par une « taffe », puis un joint et enfin ils finissent par en acheter. Quant aux prix, ceux-ci varient entre 10 et 500 DH voire plus. J’estime que 60% des jeunes de mon lycée étaient accros à la drogue.

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