Chaque jour, on compte, en moyenne, 10 morts et 120 blessés suite à des accidents de la route au Maroc. En plus des dégâts humains et leur triste lot quotidien de détresse, le pays perd annuellement 11 milliards de dirhams, soit 2% de son PIB. Le facteur humain caracole en tête de liste des causes des accidents de la route. Le comportement du conducteur reste toujours la cause directe dans 80 % des cas. On ne le répétera jamais assez : changeons de conduite. À la télé, à la radio, à la presse, sur des affiches 4/3…, on ose désormais montrer des images plus ou moins choquantes, des scènes de vie qui se brisent par un simple oubli de mettre la ceinture de sécurité, des corps mutilés sur la chaussée, des pleurs… En vain. Comme un bulletin météo, la première chaîne de la télévision nationale présente, dans son JT du soir, le bilan, du jour le jour, des victimes des accidents de la route à travers le pays. Au cours d’une journée du mois de juillet dernier, un triste record a été enregistré avec 100 accidents ! Déroutant. Côté législation, le projet du Code de la route peine toujours à voir le jour après un bras de fer qui a défrayé la chronique pendant des mois entre grévistes et le ministère de tutelle. Son examen a été reporté finalement à une date ultérieure. D’ici là, le secteur continuera à fonctionner avec un Code de la route qui date de 1953. Un archaïsme qui va à l’encontre du sens des efforts menés pour réduire le nombre des victimes de la route. Changeons donc de conduite. Au sens propre comme au sens figuré.