Introduite au Maroc dans les années 50, l’activité aquacole a connu un développement limité. Soixante après, le pays n’a pas pu édifier une branche d’aquaculture consistante. Le nombre des exploitations en exercice ne dépasse guère la dizaine avec une production de moins de 1.500 tonnes/an, représentant moins de 2,2% de la production totale des pays de la Méditerranée, selon une étude du ministère de l’Economie et des Finances sur les potentialités du secteur, notamment dans la région du Nord. Aujourd’hui, en créant l’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture, le secteur s’apprête à vivre un tournant dans sa vie. Aziz Akhannouch, ministre de l’Agriculture et de la pêche maritime, a présenté, mardi 6 avril, devant la commission de l’agriculture et des affaires économiques à la Chambre des conseillers, le projet de loi N°52-09 relatif à la création de l’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture. Cette agence assurera le suivi de la mise en œuvre de la stratégie nationale en matière de développement de l’aquaculture en vue d’en faire un solide pôle de production qui participe à l’augmentation de la production maritime nationale et la promotion économique ainsi que la mise en œuvre d’une politique nationale dans ce domaine. Cette structure veillera également à la promotion des investissements en aquaculture et l’octroi et le renouvellement des autorisations, selon la même source. Passant en revue les potentialités du Royaume dans le domaine de l’aquaculture, notamment les conditions climatiques adéquates et la proximité des marchés européens, le ministre a mis l’accent sur la nécessité de placer l’aquaculture au centre de la stratégie d’Halieutis pour la promotion de la pêche maritime. Ainsi, la production en aquaculture devrait atteindre près de 200.000 tonnes à l’horizon 2020 contre 500 tonnes actuellement, avec une contribution au PIB à hauteur de 13,6 milliards de dirhams pour les différentes activités maritimes. Lors de la discussion du projet, les conseillers ont mis l’accent sur la valeur ajoutée de l’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture en matière de promotion des investissements et le développement du secteur de la pêche maritime. Ils ont appelé, par la même occasion, à l’accompagnement des investisseurs par le biais de la formation, en s’appuyant notamment sur des cahiers des charges aux objectifs précis mais aussi sur la qualification des ressources humaines et la lutte contre la pollution dans les sites d’aquaculture. À l’échelle des régions et notamment les plus défavorisées, l’aquaculture n’aura pas pour seul objectif de produire des poissons ou des coquillages, selon l’étude du ministère de l’Economie et des Finances. Ainsi, l’aquaculture contribuera davantage au maintien du tissu social en zone littorale ou rurale. Pour le financement de ces projets, plusieurs pistes ont été citées dans cette étude. A titre d’exemple, le Maroc pourrait solliciter le soutien financier ou bénéficier de la coopération internationale dans le domaine de la réduction de la pauvreté tels que le programme Millenium Challenge Account (MCA) ou le programme MEDA.