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Cadrage : Compétitivité

Le secteur du textile au Maroc est passé, en l’espace d’une décennie, d’une période d’euphorie à une forme de sinistrose inquiétante. Avec les discours optimistes sur les opportunités de la mondialisation des affaires en général, et particulièrement des accords d’association avec l’Union européenne, les textiliens étaient en bonne position pour bénéficier d’un certain nombre d’avantages, de mesures incitatives et d’encouragements qui ont certainement beaucoup apporté à leur secteur d’activité.
Une période de mise à niveau qui a permis de renouveler les équipements, de moderniser les outils de production, d’organiser la filière, et d’attirer des capitaux considérables. Le secteur a pu, ainsi, renforcer sa position en tant que grand vivier de création d’emplois et en tant que secteur très actif dans le domaine rémunérateur des exportations.
Mais, cette période semble actuellement révolue. Elle fait place désormais à une situation d’atonie qui s’explique par de nombreux facteurs. Les opérateurs eux-mêmes ne sont pas, ou du moins pas tous, blancs comme neige dans cet état des choses. Pourtant les problèmes du secteur sont réels : des occupations sauvages d’usines, une conjoncture mondiale de récession, un environnement concurrentiel international très agressif, une attitude trop timorée des banques et des institutions de financement, une diplomatie économique quasi-inexistante, un déficit de communication très préjudiciable ; autant de facteurs qui grèvent le produit textile marocain et en assombrissent les horizons. Plus grave encore, des investisseurs et opérateurs étrangers commencent depuis quelque temps à déserter le Maroc au profit d’autres places, au Maghreb même, mais aussi en Asie ou dans le pacifique, qui offrent des conditions d’accueil et des opportunités d’affaires plus attractives et plus séduisantes. Or, la compétition, à l’échelon régional et mondial, dans un environnement de tout libéralisme, est appelée à s’accélérer et à évoluer dans sa forme, ses moyens et ses arguments. C’est d’une véritable mutation qu’il s’agit et ce sont des mesures durables, profondes, évolutives et suffisamment opérationnelles qui sont nécessaires pour redonner confiance aux opérateurs et donner un nouveau souffle à un secteur prometteur en termes d’emploi et d’opportunités d’investissement.
Dans ce contexte, la politique financière du gouvernement est fortement mise en cause par les professionnels du secteur. Ceux-ci sonnent le tocsin et mettent en garde contre une orthodoxie et un conservatisme financiers qui compromettent l’avenir d’un secteur d’activité qui pouvait jouer le rôle d’un produit d’appel pour l’ensemble de l’économie marocaine et un ballon d’oxygène pour un marché de l’emploi décisif en matière de stabilité sociale, pour une main-d’oeuvre au potentiel de qualification très modeste mais au dynamisme et au savoir-faire empirique très réputé.

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