Société

Mort en héros d’un soldat du feu

© D.R

Les dernières averses qui se sont abattues, dans la nuit du dimanche au lundi, sur l’Oriental ont fait une victime. Le commandant de la protection civile à Berkane, le lieutenant Mohamed Rabah est retrouvé mort hier mercredi après avoir été porté disparu dans la nuit du dimanche à lundi. Il participait à une opération de sauvetage pour libérer les passagers d’un autocar immobilisé par la crue d’un oued. Le véhicule menaçait de basculer et d’être emporté par les flots. Les douze passagers, qui sont restés bloqués à l’intérieur, ne pouvaient pas se risquer à enjamber les eaux qui ont envahi la chaussée sur une trentaine de mètres. Leurs peurs étaient d’autant grandes qu’il faisait noir. L’autocar, qui a été pris par les eaux, reliait Fès à Berkane. Selon la météo nationale, les précipitations sur Berkane ont atteint 77 mm cette nuit-là.
Selon des témoignages concordants, les éléments de la Protection civile sont vite arrivés sur les lieux. Le grondement des eaux de oued Lakhmis, situé à 7 km de Berkane, allait croissant. Sans un solide appui, il était impossible d’atteindre le bus qui commençait à vaciller. Les pompiers ont alors amarré un cordage à un poteau électrique et ils ont lancé un bout de la corde à un passager du bus. Ils pouvaient ainsi se frayer un chemin jusqu’au véhicule, tout en se cramponnant à la corde. L’eau dépassait légèrement la taille du premier pompier – un sous-officier – qui a affronté les eaux. Il allait à l’aventure, parce que si le bout du cordage était solidement attaché du côté des pompiers, les passagers du bus le maintenaient de leur côté comme ils pouvaient. C’est-à-dire d’une façon hasardeuse. Le sous-officier s’est acheminé doucement vers le bus.
Un courant plus puissant que les autres l’a mis en difficulté. Il avait perdu son équilibre et s’accrochait de toutes ses forces à la corde. Ses deux pieds ne touchaient plus la terre ferme. Les passagers du bus tendaient comme ils le pouvaient le cordage, mais ils n’ont pas réussi à redresser la situation.
C’est alors que le lieutenant Mohamed Rabah est parti au secours de son homme. “Il s’est jeté dans les eaux“ pour prêter main forte à un collègue en péril. Les témoignages divergent sur la suite des événements.
Les cris étaient étouffés par le bruit des eaux. La lumière des torches ne laissait voir qu’une eau boueuse. Le lieutenant aurait réussi à redresser sur ses pieds son collègue, mais n’a pas pu regagner la terre ferme. Epuisé par ses efforts, il a été fauché par une vague plus violente que les autres. Les recherches entamées pour retrouver son corps n’ont pas abouti. Quant aux passagers de l’autocar, ils sont tous sains et saufs.

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