Société

Youssoufi : Donner le temps au temps

Les congrès régionaux des différents partis politiques qui se multiplient en cette période pré-électorale, sont une véritable mine d’or pour les observateurs. Les courir régulièrement aurait été particulièrement édifiant quant à l’appréciation du climat politique national et partant des perspectives d’avenir, à quelques poignées de semaines de la fin du mandat que Feu SM Hassan II avait confié au leader socialiste Me Abderrahmane Youssoufi en 1998.
Le congrès régional de l’USFP, formation pilote du gouvernement de l’alternance, tenu à Rabat, en aura éclairé plus d’un sur le positionnement du parti quant à l’inévitable exercice de bilan à la fin du mandat du cabinet de l’alternance dans ses deux versions.
Mohamed Guessous, membre du bureau politique de l’USFP fut particulièrement suivi quand, au détour d’une véritable avant-première de programme politique, il fit remarquer, moult explications à l’appui, que le parti, sans se défausser de ses responsabilités, ne devait pas être « jugé » en fonction des attentes des citoyens, mais des moyens qu’il a eus à sa disposition.
Faire un bilan objectif de l’action du gouvernement Youssoufi, passe nécessairement par la prise en considération de ce paramètre de moyens et d’héritage. Même si un usage plutôt abusif de ces « circonstances atténuantes », les a quelque peu vidées de leur portée.
On reconnaîtra tout de même à l‘équipe Youssoufi le mérite d’avoir initié l’alternance. D’avoir endossé sa lourde responsabilité. D’avoir encaissé le choc de ces gigantesques attentes des citoyens qui les avaient accueillis à leur prise du pouvoir. D’avoir aussi pu gérer la propension, somme toute compréhensible, des électeurs de vouloir tout et tout de suite, pour la faire évoluer, avec beaucoup de déceptions au passage, vers un contentement du bout des lèvres, de ce que les chroniqueurs ont appelé des « avances sur intentions politiques ».
Cette évolution, tout le monde en convient, n’aurait pu se faire sans l’apport personnel du Premier ministre Abderrahmane Youssoufi. La sérénité avec laquelle il a su gérer les crises, reporter le plus difficile pour parer d’abord au plus facile, tourner le dos aux critiques quand y répondre ne faisait guère avancer les choses. En somme, se comporter comme un homme d’Etat investi d’une mission cruciale de succès du processus de l’alternance, plutôt que comme un leader de parti politique, par définition davantage tourné vers les intérêts immédiats de sa formation.
L’histoire retiendra sans doute ce mérite à Me Youssoufi. Celui d’avoir persisté à donner le temps au temps, au milieu de critiques de frilosité, de manque d’initiative, voire de courage politique. Même si la facture en a été lourde parfois, tant au niveau de l’USFP en tant que formation pilote du gouvernement que des autres partis présents au gouvernement.
Qu’au passage ses incursions dans l’enceinte du Parlement puissent être comptées sur le doigts d’une seule main, ses sorties pour défendre la politique de l’exécutif aient été extrêmement rares, du moins sur les colonnes de la presse nationale, procèdent, le recul nécessaire pris, d’une vision propre, plutôt que d’un positionnement politique. Une vision qui, à tort ou à raison, cherche le consensus par tous les moyens, quitte à retarder les chantiers jugés irréalisables sans cette donne. L’intransigeance elle, est réservée aux valeurs sacrées du pays. Youssoufi en a récemment donné l’exemple à Syrte.

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