Culture

Des festivals et de l’ONMT

© D.R

Il n’y avait pas grand monde cet après-midi du lundi à l’hôtel Hilton de Rabat. La salle qui devait accueillir la cérémonie de signature des conventions de partenariat entre l’Office national marocain du tourisme (ONMT) et les associations organisatrices de festivals était sans doute bien trop grande pour le peu de journalistes qui avaient fait le déplacement ce jour-là.
Pourtant, plusieurs directeurs et responsables des festivals culturels et artistiques étaient venus en grand renfort. Et pour cause, c’est notamment grâce à l’appui de l’ONMT que certains festivals continuent d’exister. C’est du moins ce que plusieurs responsables ont déclaré. A commencer par Abdelkrim Bennani, président de l’association Ribat Al Fath, organisatrice du Festival international du film animalier et de l’environnement. Citant l’expérience de l’association qu’il préside, il a souligné l’importance du financement dans le maintien d’un festival. Il en veut pour exemple le festival des Musiques andalouses, le premier festival organisé par une ONG à voir le jour au Maroc (1988), mais qui n’a pas tardé à s’éclipser par manque de moyens financiers, avant que le concept ne soit repris par d’autres.
Un avis que partage Abdeljalil Lahjomri, président de l’association Maroc Cultures, organisatrice du festival Mawazines- Rythmes du monde. Hassan Aourid, président du centre Tarik Ibn Zyad pour les études et la recherche, a insisté pour sa part sur l’importance sociale des festivals dans le désenclavement de certaines régions du pays. Il a pris exemple sur le festival des Cimes d’Imilchil qu’organise l’association qu’il préside. « Relever le défi d’organiser un festival dans une région qui ne dispose ni de routes, ni d’eau et électricité, ni de centres d’accueil et d’hébergement relève des prouesses à enregistrer dans les records Guinness. Le succès de la première édition était, certes, au rendez-vous du point de vue médiatique, mais c’est auprès des populations locales que le plus d’impact a été ressenti. Non seulement les gens de la région se sont sentis impliqués dans un tout qu’est la nation, de par l’intérêt qui leur a été accordé, mais aussi le développement social de la région », a-t-il déclaré. Même situation, même défi.
C’est le cas du festival du Désert dans la région de Merzouga qui en est également à sa deuxième édition. Sa directrice, Laïla Layachi, également présidente de l’association Maroc Pluriel, a souligné l’accouchement difficile de la première édition, marquée par deux reports, mais qui n’en a pas moins enfanté d’un événement de bonne facture et qui a participé à mieux faire connaître une région des plus riches, culturellement s’entend, du pays. Ceci, sur un plan aussi bien national qu’international. Les autres intervenants, à savoir Mohamed Knidri, président de l’association FNAP, organisatrice du Festival national des arts populaires de Marrakech, le représentant de l’association du Festival international de Rabat, celui de la Fondation du Forum d’Asalih, organisatrice du Moussem culturel de la ville et le représentant de l’association Essaouira Mogador, se sont attelés à présenter, au même titres que les personnalités précitées, les faits marquants des éditions de cette années de leur festivals respectifs.
Le budget alloué à cette action reste limité, ne dépassant pas la somme de 6 millions de DH. Les critères adoptés sont au nombre de trois, a précisé Fathia Bennis, Directrice générale de l’ONMT. Il s’agit des retombées médiatiques d’un festival donné, le degré de son organisation professionnelle et l’importance de la région dans laquelle il est organisé sur un plan strictement touristique. Des critères auxquels s’ajoute un autre paramètre, celui de l’ancienneté d’un festival. L’enveloppe précitée n’est pas répartie à parts égales.
Le montant accordé à chaque festival varie en fonction des mêmes critères évoqués précédemment. Mais qu’en est-il de l’impact réel de ces événements sur le tourisme ? Statistiquement, il n’y a pas moyen de mesurer l’impact d’un festival sur les flux touristiques. “Même si des touristes viennent dans la ville abritant un festival lors de son déroulement, il n’est pas évident de lier leur arrivée à sa tenue », explique Mme Bennis.
La question qui reste à poser est relative aux autres événements culturels au Maroc et aux moyens de leurs financements, sachant que le pays en compte une bonne centaine, et que certains de ceux que l’ONMT accompagne sont loin d’être dans le besoin.

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