Société

Le SNE-Sup éclate

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Décidément, le Syndicat National de l’Enseignement Supérieur (SNE-Sup) n’a pas réussi à éviter l’éclatement. Hier, les travaux de son huitième Congrès étaient toujours en cours, alors qu’initialement, leur fin était prévue le dimanche.
Plusieurs bras de fer opposaient à la fois les islamistes, les usfpéistes et autres universitaires de gauche. Ces derniers sont regroupés au sein d’un ensemble communément appelé le dernier est composé du parti de la Gauche socialiste unifiée (GSU), du Congrès national ittihadi (CNI), du Parti de l’avant-garde socialiste et démocratique (PADS), d’Annahj Addimocrati et de l’association fidélité et démocratie. Officiellement, hier, le groupe des cinq et les islamistes se sont retirés du Congrès, laissant les Usfpéistes seuls maîtres à bord de l’embarcation du SNE-Sup. Tout à commencer le mardi, vers 3 heures du matin. Les travaux des cinq commissions venaient de terminer, les textes étaient adoptés et la déclaration générale aussi.
Les 373 Congressistes sont passés à l’étape la plus délicate, celle de l’élection des membres de la commission administrative. Cette instance exécutive est la plus convoitée, et par toutes les tendances. Les chercheurs et universitaires proches de l’USFP ont toujours été majoritaires dans cette instance. D§s le début de ce huitième Congrès, le groupe des cinq et le PJD n’avaient qu’un seul leitmotiv: en finir avec le monopole de l’USFP sur le SNE-Sup, le seul syndicat au Maroc où toutes les tendances politiques et idéologiques sont représentées. Pour régler ce problème, un compromis avait été accepté par les trois tendances, à savoir les islamistes, le groupe des cinq et les Usfpéistes. Il s’agit de fixer un quota pour chacune d’entre elles dans la commission administrative, soit respectivement: 20%, 20% et 40%. Cette solution, très peu démocratique, avait pourtant le mérite d’être consensuelle. Et pour satisfaire tout le monde, le nombre de sièges dans la commission administrative est passé de 51 à 71. Ce partage des sièges, une idée du PJD, a été acceptée par des membres du bureau politique de l’USFP. C’est ce qu’assure Abdelkader Amara, député du PJD et professeur à l’Institut d’agronomie de Rabat. Il cite notamment les noms de Larbi Ajjoul, Driss Lachgar et évidemment, Abdelhaq Mantrach.
« Lors du dépôt des candidatures, nous avons été surpris de voir que les usfpéistes ont violé nos accords », assure un professeur islamiste. En effet, les usfpéistes ont présenté beaucoup plus de candidats que prévu (c’est-à-dire 40% des sièges).
Conséquence: les universitaires du groupe des cinq ainsi que ceux des Islamistes se sont abstenus de présenter de candidats.
Le président du Congrès, Abdelhaq Mantrach, membre du bureau politique du l’USFP, a pris la liste des candidats et a disparu dans la nature. Certains disaient qu’il était hospitalisé. Mais, vers 11 heures et demie, Mantrach est revenu au Congrès, qui se tenait dans la faculté de médecine de Rabat. Nabila Mounib, universitaire, affiliée au groupe des cinq assure que le Congrès s’est déroulé dans des conditions déplorables, sans aucune procédure prédéfinie. « Nous souhaitions ouvrir une page nouvelle dans le SNE-Sup car des rendez-vous importants nous attendent. C’est le cas de la réforme de l’enseignement ainsi que la révision des statuts des professeurs universitaires », déplore Nabila Mounib. Elle affirme aussi qu’une conférence de presse sera organisée à Casablanca, aujourd’hui à 15 heures, à la faculté de médecine de Casablanca.
De son côté, Abdelkader Amara confirme le retrait des Islamistes des travaux du Congrès. « Nous sommes arrivés à une impasse, la Commission administrative n’a plus de légitimité car elle ne représente pas tous les courants », regrette Amara. Celui-ci, qui exclut la création d’un nouveau syndicat islamiste pour l’enseignement supérieur, considère l’USFP comme responsable de la tournure que prendra la gestion de la chose universitaire et la recherche au Maroc.

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