Le dossier du parlementaire molesté par les services de l’ordre devant le Parlement revient sur le devant de la scène. Réuni en début de semaine, le bureau de la Chambre des représentants a décidé de donner un nouvel ultimatum pour le gouvernement. «Les membres du bureau donnent au gouvernement un nouveau délai jusqu’à lundi prochain pour annoncer sa décision suite à l’agression du parlementaire Abdessamad El Idrissi. Le président de la Chambre des représentants prendra contact avec le chef de gouvernement et le ministre de l’intérieur sur ce sujet», affirme Abdellah Bouanou, membre du secrétariat général du PJD et président de son groupe parlementaire à la première Chambre. Les parlementaires demandent-ils des excuses, des sanctions ou les deux à la fois? M. Bouanou déclare que le Parlement laisse au gouvernement la liberté de choisir les mesures adéquates concernant ce dossier. «Cela peut être une excuse ou toute autre mesure mais l’essentiel pour nous, parlementaires, c’est qu’une suite convenable soit donnée à cette affaire par les responsables», ajoute-t-il. Et de conclure : «Si le gouvernement ne réagit pas à notre demande d’ici la fin du délai donné par le Parlement, nous allons prendre la décision qui s’impose». C’est donc une véritable crise entre le gouvernement et le Parlement qui s’installe. La situation est d’autant plus complexe que toutes les parties impliquées dans l’affaire appartiennent à la majorité. En effet, le parlementaire molesté est membre du groupe du PJD qui est bien évidemment le parti du chef de gouvernement. Le ministère concerné par l’affaire est celui de l’Intérieur qui sous la tutelle directe de Mohand Laenser, également secrétaire général du Mouvement populaire, un parti allié du PJD au gouvernement et au Parlement. Il faut dire que ce n’est pas le premier incident entre le groupe du PJD à la première Chambre et le ministre de l’intérieur. Les relations entre les deux parties ont été souvent tendues en raison des critiques virulentes adressées par les députés pjdistes au ministère dans le cadre des séances des questions orales.
A noter qu’un premier délai de 48 heures avait été donné par le Parlement au gouvernement juste après l’éclatement de l’affaire. A ce moment, les responsables disaient que ce délai était nécessaire pour que le ministère de l’intérieur mène une enquête sur les faits. Bizarrement, M. Bouano déclare que son groupe n’a pas reçu les résultats d’une quelconque enquête. Affaire à suivre.