Economie

Perspectives d évolution de l économie nationale : Le warning des polytechniciens

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La trajectoire économique du Royaume dévie. Une sonnette d’alarme que tire Adil Douiri, sous la casquette d’ancien élève de l’école Polytechnique française. Pour M. Douiri, le danger date depuis 2008. Des suites de la conjoncture économique internationale, le Maroc s’est exposé à des risques de turbulence sévères. Première menace : le choc pétrolier induit par les hausses constantes du prix du baril. Deuxième cause de dérapage : la création d’une masse urbaine consommatrice, d’où la hausse vertigineuse des indicateurs de consommation des ménages. En outre, la lenteur de construction de nouvelles capacités exportatrices programmées depuis la signature des accords de libre-échange place le Maroc dans une impasse financière engendrant une hiérarchie de risques. «On a souvent cru que le déficit budgétaire représentait un danger pour l’économie nationale. Or, les conséquences du déséquilibre de paiement sont bien plus graves qu’un écart budgétaire», a indiqué M. Douiri lors d’un exposé présenté aux membres de l’Association des anciens élèves de l’Ecole Polytechnique française, en marge d’une rencontre tenue, samedi 2 février 2013, à Casablanca. Et de poursuivre que «beaucoup de choses ont été réalisées lentement et tardivement. De même le manque de compétences a permis de creuser ce gouffre». Compte tenu des facteurs précités, le Maroc se trouve annuellement avec une dépense physique de 100 milliards de dirhams. Pour éviter tout incident irréparable, M. Douiri trace 3 scénarios de rescousse. Le but étant d’engager une approche quantitative. «Loin de toutes visions transversales, l’approche quantitative permettrait de booster le chiffre d’affaires à l’export», indique Adil Douiri. Toutefois, il faudra miser sur des secteurs limités favorisant l’expansion d’un certain nombre d’activités de grandes dimensions et à forte valeur ajoutée. La phase transitoire, telle qu’elle est définie par Adil Douiri, portera sur trois à quatre ans. La principale recommandation de l’ex-polytechnicien est d’ordre structurel : l’État devrait modifier les modalités de mise en œuvre des grands plans exportateurs. Le focus doit être fait sur le tourisme et l’offshoring, étant l’un des métiers mondiaux du Maroc. Principale caractéristique de ces deux secteurs, c’est qu’ils ne disposent pas d’un énorme contenu en importation nécessaire à exporter. Ainsi, il est indispensable de fédérer toutes des synergies afin de compléter ce qui est en cours de construction.
Selon les pronostics d’Adil Douiri, l’état est appelé à injecter 3 à 5 milliards de dirhams par an pour accélérer la réalisation les infrastructures exportatrices en cours. Citons dans ce sens la deuxième usine automobile prévue pour le Maroc dont le bénéfice net porterait autour de 15 milliards de dirhams annuellement. De même, le secteur de l’offshoring assurera un chiffre de l’ordre de 8 milliards à l’export au moment où les stations touristiques, notamment celles du plan Azur, généreront annuellement près de 3 milliards de dirhams.

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