Pour sauver les finances publiques, le gouvernement tente de faire croire à l’opinion publique que la seule solution est de supprimer progressivement la Caisse de compensation. Bien qu’il y ait d’autres réformes et d’autres économies à faire par le gouvernement pour maintenir les équilibres macroéconomiques, les responsables préfèrent s’attaquer au plus facile : la compensation. Facile parce que l’Exécutif pense que des couches sociales qui se sont habituées à des sacrifices pourront sans problème en faire d’autres. Facile aussi parce que les plus démunis devraient recevoir une somme mensuelle et qu’avec une simple opération de soustraction, l’Etat économisera ainsi des milliards de dirhams, engloutis par la compensation. Mais la réforme peut très vite s’avérer plus complexe. Car il va falloir prouver que les 1.000 DH promis aux plus pauvres seront suffisants pour subvenir à leurs besoins dans un marché définitivement libéralisé. De même, il est primordial d’éviter que ces aides n’engendrent une certaine culture d’assistanat. Mais le plus grand risque est de voir le taux de pauvreté augmenter dans le pays, surtout qu’une partie non négligeable de la classe moyenne est menacée d’appauvrissement avec la fin de la subvention.