La crise qui secoue actuellement les milieux d’affaires au sujet de la loi sur les délais de paiement est bénéfique dans la mesure où elle permet de soulever des questions douloureuses qu’il faut aujourd’hui résoudre. C’est le cas de la CGEM qui se retrouve face à ses contradictions internes. Aujourd’hui, au sein même du privé, on ne peut pas dire qu’il y a consensus sur la pertinence de la loi sur les délais de paiement. Il faut croire que les lobbys du «noir», de l’informel et de l’économie souterraine n’attendaient qu’une telle occasion pour tirer sur cette loi qui menace sérieusement leur «business occulte». La pression faite par ces lobbys risque même de trouver écho au sein même de la CGEM. Cette dernière doit donc gagner en homogénéité. Mais ce n’est pas tout. Elle, qui a été à l’origine de cette loi, doit la défendre aujourd’hui et faire en sorte qu’elle ait l’avantage des entreprises et pas le contraire. Et pour cela, la CGEM doit poser sur la table des discussions avec l’administration une autre question douloureuse: les mauvaises habitudes du secteur public en matière de paiement. Il faut en finir avec cette schizophrénie : les administrations, les offices et les grandes entreprises publiques doivent payer leurs arriérés qui se chiffrent à des milliards DH. Tant que cela ne sera pas fait, la loi sur les délais de paiement ne pourra jamais être appliquée.