Société

L’émir de tous les attentats

© D.R

Du nouveau dans l’enquête sur les attentats de Madrid. Leur liaison avec ceux de Casablanca se confirme au fil des jours. Le quotidien français «Le Figaro» rapporte dans son édition du 14 avril une information surprenante. L’un des principaux acteurs des attentats du 16 mai serait lié à ceux du 11 mars. Le Français Pierre Richard Antoine Robert, que la presse a baptisé «l’émir aux yeux bleus», est de nouveau sous les feux des projecteurs. Son arrestation en juin 2003 à Tanger et sa condamnation à perpétuité dans le cadre de l’enquête sur les attentats de Casablanca, n’ont pas réussi à le jeter dans l’oubli. Les graines qu’il a semées du temps où il était en liberté germent encore.
A preuve, en se penchant sur la piste du financement des terroristes du 11 mars, les enquêteurs espagnols l’ont croisé sur leur chemin. D’où vient l’argent qui a servi à l’achat du matériel ? Les enquêteurs pensent que le commerce des voitures a constitué une source de financement substantielle. Tout le monde sait que le Français s’y adonnait. Il n’est pas le seul : le Marocain Abdelilah el-Fouad, interpellé le 2 avril à Sebta, exerçait le commerce légal de voitures entre l’Europe et le Maroc. Il était «en contact personnel» avec un revendeur qui sillonnait l’Europe pour chercher les bonnes «occases». Ce revendeur, également marocain, porte le nom d’Abdelaziz Hichou.
Ce dernier était accompagné dans ses tournées en Europe par un autre revendeur : Pierre Richard Antoine Robert. Les deux hommes revenaient au Maroc pour écouler la marchandise et récolter les fonds qui auraient servi à financer les attentats. Aujourd’hui, il est établi qu’il existe un lien entre le Français converti et l’Islam et le Marocain arrêté à Sebta. Ce lien a pour nom Abdelaziz Hichou. Ce dernier connaissait les deux hommes. Les avaient-ils présentés l’un à l’autre? Pierre Richard Antoine Robert et Abdelilah el-Fouad se connaissaient-ils ? Et dans ce cas, la trame des attentats de Casablanca et de Madrid serait-elle tissée par les mêmes protagonistes ? Aujourd’hui, il semble quasi certain que Pierre Robert sera de nouveau interrogé sur le sort réservé à l’argent du commerce des voitures, ainsi qu’à ses éventuels contacts avec Abdelilah el-Fouad.
Sa piste n’est pas au reste la seule qui intéresse les enquêteurs espagnols. Une nouvelle révélation est sortie des débris de l’appartement de Leganès. Après la nouvelle rapportée, mardi, au sujet de l’action terroriste qu’ils envisageaient contre un centre de la communauté juive, les six Marocains et leur supposé chef tunisien, qui se sont suicidés à l’explosif le 3 avril, auraient laissé une trace qui a survécu à l’explosion.
Une cassette-vidéo ! Selon le ministère espagnol de l’Intérieur, ils menaçaient dans cette cassette de poursuivre les attentats malgré le changement de gouvernement en Espagne, en raison de la présence espagnole en Afghanistan. «Après avoir constaté que la situation n’a pas changé et après que votre nouveau gouvernant a annoncé l’ouverture de son mandat avec davantage de lutte contre les musulmans et l’envoi de davantage de troupes croisées en Afghanistan, les brigades Al Mufti et Ansar Al Qaida ont pris la résolution de suivre la voie du Jihad (guerre sainte) et de la résistance», affirme cet enregistrement réalisé le 27 mars à 00h05 locales et dont la traduction littérale de l’arabe à l’espagnol a été diffusée par le ministère de l’Intérieur.
En clair, la présence des troupes espagnoles en Irak n’est pas l’unique raison citée par les terroristes pour justifier leurs coups, puisqu’ils donnaient un délai d’une semaine à l’Espagne pour se retirer de l’Afghanistan. Le communiqué du ministère espagnol de l’Intérieur ajoute que trois hommes armés apparaissaient sur l’enregistrement.
Tous les trois ont été identifiés comme faisant partie des sept personnes qui se sont donné la mort à Leganès. Il s’agit de l’homme considéré par les enquêteurs comme le cerveau du 11 mars, le Tunisien Serhane Ben Abdelmajid Fakhet, du responsable logistique du groupe, le Marocain Jamal Ahmidan, et d’un autre Marocain, Abdennabi Kounja.

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