Economie

Les investissements en baisse

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Décidément, l’évolution des investissements étrangers au Maroc restera toujours conditionnée par les hauts et les bas qu’enregistrent les privatisations. Alors qu’ils avaient atteint un montant record de 3,25 milliards d’euros en 2001, en grande partie à travers des investissements exceptionnels liés aux privatisations ou ventes de licences, les investissements étrangers au Maroc ont connu en 2002, un retour normal à la baisse pour se limiter à 520 millions d’euros. Et pour cause, l’absence de privatisations. Une donne liée davantage à la morosité du contexte économique international, en rapport aux crises conjoncturelles qui ont marqué cette année, qu’à la faible attractivité du Maroc pour les investissements étrangers. De quoi dire qu’il n’y avait pas de quoi à s’alarmer puisque le niveau des investissements reçus en 2002 s’inscrit dans la tendance observée ces dernières années quand on exclut les investissements étrangers liés à de grandes opérations de privatisation, de licences ou de concessions. Des signes d’une reprise encore une fois exceptionnelle pour ces investissements n’en planent pas moins à l’horizon pour l’année 2003. Trois importants investissements ont d’ores et déjà été enregistrés. Il s’agit, d’une part du rachat des Brasseries du Maroc par le groupe CASTEL. Le montant engagé dans cette opérations avoisine les 170 millions d’euros. De quoi permettre au groupe français d’acquérir une position dominante dans le secteur de la bière et des boissons gazeuses au Maroc. Mais il y a aussi et surtout la récente acquisition de 80 % de la Régie des Tabacs par le groupe franco-espagnol Altadis, pour un montant de 1,29 milliard d’euros. Une opération que d’aucuns qualifient d’historique et qui ne manquera pas de doper les caisses de l’Etat. Sans oublier la dernière opération en date, relative au rachat par Renault de 38% de la Somca ca, pour un montant global de l’ordre de 9 millions d’euros. Ce qui augure d’une année record en terme d’investissements. Une remarque s’impose cependant : les privatisations s’arrêtent là où les problèmes que traversent plusieurs sociétés privatisables commencent. Autrement dit, ces opérations se limitent uniquement aux « bijoux de famille ». Pour les canards boiteux, il faudra attendre encore longtemps. Des projets touristiques d’envergure sont également en vue cette année. Il s’agit notamment pour le groupe Club Med de rénovation du village de Smir achevée en 2002, la création d’un 2ème village trois tridents d’une capacité de 900 lits à Marrakech qui devrait ouvrir fin 2003-début 2004 et le projet d’ouverture courant 2003 d’un village OYYO au sud d’Agadir). D’après une étude de l’ambassade de France, et pour des raisons historiques mais aussi de proximité géographique, la France continue de constituer le principal pays investisseur au Maroc. En 2002, ce pays a enregistré un flux global d’investissements directs de 214,2 millions d’euros, soit 41,2 % du total, après l’année exceptionnelle de 2001. Les grandes réalisations françaises se résument en partie en quatre opérations de taille enregistrées ces dernières années. A commencer par la prise de participation à hauteur de 35% de Vivendi dans Maroc Telecom en 2001. A cela, s’ajoute la prise de participation à hauteur de 49 % de Auchan dans COFARMA, filiale de l’O.N.A, en 2001. Mais aussi la reprise de la gestion déléguée de l’eau et de l’électricité de la ville de Rabat par Veolia Environnement (ex Vivendi Environnement). On recense au Maroc de l’ordre de 400 filiales de sociétés françaises, représentant la quasi-totalité des grands groupes de l’Hexagone. Accusées d’être trop présentes au Maroc, les entreprises françaises, pour plusieurs d’entre elles, comptent parmi les plus gros employeurs du pays, à l’image de ST Microelectronics (4 831 emplois) et de Suez dont la filiale locale de la Lydec (Lyonnaise des Eaux de Casablanca) emploie 3 585 personnes. Hors opérations exceptionnelles, le montant annuel d’IDE français reste depuis 1997 supérieur à 100 millions d’euros. Il convient de noter que le mécanisme français de conversion de dettes en investissements privés au Maroc a permis de convertir 412 millions d’euros, entre 1996 et 2001. Concernant les stocks d’investissements, à fin 2001, le stock d’IDE accueilli par le Maroc s’élevait à 8,8 Md USD, en hausse de 43% par rapport à 2000 et de 165 % par rapport à 1995, mais à un niveau toujours en deçà de celui des stocks de l’Egypte (21,3 Md USD) et de la Tunisie (11,7 Md USD).

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