La leçon qui nous vient d’Egypte est à méditer. Contrairement à ce qu’auraient pu penser les Frères musulmans, la légitimité donnée par les urnes ne leur donne pas le droit de faire main basse sur tout, de façonner la société égyptienne à leur manière et selon leur mode de pensée.
En fait, la bande à Morsi a pris de la démocratie ce qui l’arrangeait et laissé le reste. Un gouvernement issu des urnes ne signifie pas qu’il se mette au service de la majorité qui l’a élu en ignorant les autres composantes.
Car si tel était le cas, de grands pays, comme les Etats-Unis, le Royaume-Uni ou d’autres démocraties avancées auraient explosé depuis longtemps.
Si les urnes donnent une majorité arithmétique, ceux qui en sortent gagnants ont pour devoir d’être au service de tous leurs citoyens.
Dans certains pays, notamment aux USA, on est allé plus loin dans le sens où la Constitution et les institutions doivent d’abord protéger les minorités. Avoir une majorité confortable dans un Parlement est une chose. Obtenir l’adhésion et le consensus de toute la société en est une autre !