Avec la justice et l’enseignement, la réforme de la santé est manifestement un des chantiers que le Maroc doit absolument attaquer de manière sérieuse et mener rapidement mais sûrement.
Si le ministère a préféré commencer par un forum de débat, c’est tout à fait normal car des réformes pareilles sont d’abord basées sur le consensus et l’implication de tous. C’est même cela le fond du problème. Sans une implication effective, et pas de façade, des acteurs eux-mêmes, on ne peut rien espérer.
Le cas de l’enseignement est là pour le démontrer. On ne compte plus le nombre de fois où le Maroc a lancé en grande pompe une réforme, un plan d’urgence, une charte… et au bout du compte, RIEN ! Si la réforme n’est pas appropriée et menée par les enseignants eux-mêmes, il ne faut rien espérer. Voilà un exemple qui se passe de tout commentaire : lors du dernier examen normalisé des enfants de sixième année primaire, des enseignants, dans certains établissements sont passés dans les classes pour dicter aux jeunes écoliers les réponses aux questions.
Comble du scandale : des enseignants interrogés à ce sujet ne semblaient pas être étonnés et ont même assuré qu’il s’agit d’une pratique courante. En somme, ces enfants apprennent la triche dès leur jeune âge avec l’accompagnement bienveillant de leurs propres enseignants. Et après on se demande pourquoi ils trichent au Bac. Qui a parlé de réforme ?