ALM : Est-ce qu’il y a eu une réunion de concertation lundi entre les composantes de la coalition gouvernementale ?
Nabil Benabdellah : Non, il n’y a pas eu de réunion entre les dirigeants des partis de la coalition gouvernementale autour du remaniement ministériel.
Quels sont aujourd’hui les scénarios les plus probables qu’étudiera l’alliance gouvernementale?
Il n’y a pas plusieurs scénarios, il n’y en a qu’un seul : celui de s’allier avec le RNI.
Prendrez-vous part aux négociations avec le RNI ou le chef de gouvernement sera-t-il le seul à décider du sort de la coalition ?
Il est normal que nous prenions part à ces négociations. Et nous avons déjà rencontré avec certaines composantes de la majorité les responsables du RNI. Nous avons convenu de privilégier la voie d’une nouvelle majorité, nous nous sommes accordés sur le fait que cette option était la meilleure. Autrement, le recours à des élections serait coûteux et extrêmement délicat pour le pays. Avant nous avions considéré une autre option selon laquelle il était temps d’ouvrir des concertations avec tous les partis importants, je dis bien des concertations, non pas des propositions de rejoindre le gouvernement. Mais l’option finale est celle du RNI. Entre temps, il faut enregistrer que le bureau politique du RNI s’est réuni hier (ndlr lundi) et a adopté le principe de cette participation au gouvernement. Maintenant les choses devraient s’accélérer.
Y aura-t-il un simple remplacement des ministres istiqlaliens démissionnaires ou ce remaniement sera-t-il l’occasion d’une véritable révision de l’organigramme et des priorités gouvernementales ?
Cette question n’a pas été discutée, elle le sera en temps voulu.
Quelles sont les répercussions de cette crise sur le pays ?
Avoir un gouvernement qui a vécu pendant huit mois sans harmonie a eu un impact négatif sur le pays. Je ne comprends pas quel était l’intérêt de faire entrer le pays dans une telle tension. Maintenant le PI a enclenché le processus de son retrait du gouvernement, désormais la prochaine étape est de se mettre au travail. Notre situation économique n’est par reluisante, on ne peut pas se payer le luxe d’une telle crise, aujourd’hui il faut avoir le sens de la mesure pour servir l’intérêt général.
Quelles sont les erreurs à ne pas reproduire ?
J’espère que nous allons avoir un gouvernement homogène contrairement à ce qui est devenu le cas depuis le changement de la direction de l’Istiqlal. Il faudrait aussi que le gouvernement dans la nouvelle alliance fasse preuve de l’ouverture nécessaire sur l’ensemble des parties et acteurs (opposition, syndicat, associations…).
A charge pour ces derniers de se positionner dans une perspective de coopération dans l’intérêt du pays. Il faudra aujourd’hui accélérer l’activation du processus de réforme. Chose que le PPS ne cesse de solliciter. Il n’y a plus de temps à perdre.
Qu’en est-il de la Koutla? Le PPS y reviendra-t-il un jour alors que deux de ses composantes sont dans l’opposition ?
La Koutla est une marque déposée. Elle a été constituée de cinq partis, avant d’essayer de survivre avec 3 partis. Ceux qui parlent aujourd’hui de sa réactivation sont ceux-là même qui l’ont combattue tout récemment.
Le PPS, pour sa part, est résolument un parti national, de progrès et de gauche qui s’inscrit dans le Maroc des réformes, pour l’intérêt du pays.












