ALM : Comment s’est fait le choix des deux kasbahs et du kser partenaires du projet de valorisation touristique de la Société marocaine de valorisation des kasbahs (SMVK)?
Youssef Guennoun : De notre part, nous avons opéré de manière très transparente avec le lancement d’un appel à manifestation d’intérêt. Cet AMI a été général et extrêmement souple dans ses conditions faisant appel à la volonté de s’associer à ce projet de valorisation touristique. C’est ainsi que nous avons reçu une cinquantaine de dossiers que nous avons étudiés selon des critères bien définis. Il s’agissait en priorité de la valeur historique de l’édifice.
Il est important pour la SMVK que le site ait une identité et une histoire à valoriser et à entretenir. Les autres critères ont porté sur l’accessibilité au site, son branchement à l’eau et à l’électricité et enfin sa situation par rapport aux héritiers. Il était très important pour nous d’avoir un interlocuteur unique qui par le biais d’une procuration pouvait représenter l’ensemble des héritiers. Il faut noter à ce sujet que dans le cas des kasbahs, la mobilisation du foncier est très difficile. En plus, les possibilités d’acquérir du foncier sont très limitées étant donné la multitude d’héritiers et l’histoire que portent les lieux.
Dans les 130 millions de dirhams alloués au projet, quelle est la part de chacun des investisseurs et la part réservée à chaque kasbah ?
Il s’agit, en fait, d’un partenariat public-privé avec trois investisseurs qui se partagent les charges à parts égales. Aussi, il n’y a pas eu de ventilation du montant total par projet. Nous avons plutôt procédé par capacité, en allouant 1,5 million de dirhams par chambre. Ainsi, c’est la capacité de chaque établissement qui justifiera sa part dans l’enveloppe globale. Et toujours dans les finances, il faut noter que la SMVK, après avoir bouclé l’AMI, passe à la recherche de financement bancaire. À ce titre, comme il s’agit d’un projet novateur et respectueux de l’environnement, il fait preuve de beaucoup d’intérêt de la part des banques.
Comment avez-vous imaginé le parcours entre les différents hôtels du projet?
Nous avons, en effet, prévu une mise en réseau des différents hôtels de la chaîne dans des itinéraires de découverte explorant les particularités de chaque région. Aussi, selon la nature de chaque client, nous avons imaginé des solutions adaptées et taillées sur mesure. Ainsi, pour des jeunes avides de découverte, ils pourront, par exemple, grâce à des partenariats avec les acteurs locaux, partir à l’aventure en empruntant des itinéraires authentiques un peu comme en expédition. Pour les seniors, ils auront droit à des virées en hélicoptère ou encore en montgolfière, selon les exigences de chacun.
Avez-vous l’intention d’étendre ce projet à d’autres régions du Maroc?
Le projet découle d’une stratégie nationale et donc il couvre toutes les villes du Royaume. Cependant, le champ d’action de la SMVK se limitera aux régions de Ouarzazate, Zagora, Tinghir et Errachidia. Il constituera ainsi un exemple et un laboratoire d’expérience pionnier pour les projets similaires.