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Intervention militaire en Syrie : Le Maroc changerait-il d opinion ?

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Le Maroc a-t-il révisé sa position concernant une intervention armée en Syrie ? Un communiqué publié tard dans l’après-midi du mardi le dit sans le dire. Intitulé «Communiqué du ministère des affaires étrangères sur l’évolution des événements en Syrie», formule qui laisse entendre qu’il a été motivé par de nouveaux et graves développements, le document contient en creux des éléments qui augurent d’un possibe glissement de la position marocaine vers une acceptation d’une action armée de la communauté internationale contre le régime de Bachar Al Assad. Il y a quelque temps le Royaume s’était déclaré hostile à l’éventualité d’une intervention militaire en Syrie la qualifiant de dangereuse pour l’équilibre de la région du Moyen-Orient.

Il semble que le ministre des affaires étrangères et de la coopération, Saâd-Eddine El Othmani, qui se trouve actuellement en Arabie Saoudite où il participe aux travaux de la 12ème session de la commission mixte maroco-saoudienne, soit entré en possession de nouveaux éléments d’information sur le gazage par des éléments armés favorables au régime de Bachar Al Assad d’Al Ghaouta, une localité des environs de Damas dans laquelle des centaines de victimes civiles ont trouvé la mort. Le communiqué qui prend acte en termes très virulents de la gravité et de l’ampleur des faits commis, les qualifiant «de crimes terrifiants ayant coûté la vie à des milliers de civils désarmés dont des enfants, des femmes et des vieillards», les dénonce en effet comme une «boucherie défiant la conscience de l’humanité».

Cette dernière expression étant, en langage diplomatique, la plus proche de celle plus explicite de crime contre l’humanité. Outre que ce genre de crimes est susceptible de fournir prétexte à une intervention militaire internationale contre le pays qui en est l’auteur, le principe d’une action armée concertée contre la dictature de Bachar Al Assad est dicté par le fait que l’opposition au régime, qui a à un moment marqué le pas à la suite du soutien extérieur apporté à ce dernier, recule et perd du terrain en maints points du front. Selon certaines sources, une intervention militaire internationale devrait permettre à cette opposition armée de reprendre le terrain perdu.

Sur cet objectif militaire viennent se greffer des considérations d’ordre moral et juridique tenant au fait que la communauté internationale détiendrait la preuve formelle que Bachar Al Assad aurait fait usage de l’arme chimique à Al Ghaouta.

Ce dernier élément laisse penser que les enquêteurs internationaux chargés de faire la lumière sur le gazage ont réussi à recuelllir des preuves avant d’essuyer les attaques qui les ont obligés à suspendre leur mission. Le communiqué du ministère est très clair en ce qui concerne cette nature de l’attaque puisqu’il dit que le Maroc a reçu une série de preuves sur l’usage d’armes chimiques prohibées. Affirmation qui a conduit à ce point d’orgue : le régime syrien est responsable du crime commis et doit en assumer les conséquences.

Cependant, interrogé sur le point de savoir si cette formulation laisse supposer un revirement d’opinion du Maroc en ce qui concerne l’éventualité d’une action internationale armée contre le régime syrien, un haut fonctionnaire du ministère des affaires étrangères s’est refusé à commenter les événements et a renvoyé la balle à son ministre qui se trouve en déplacement en Arabie Saoudite. Contacté par courriel, celui-ci n’a pas répondu à la question.

Il semble pourtant que l’éventualité d’une frappe dite chirurgicale contre la Syrie se précise. Les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni sont en train de mettre la dernière main aux préparatifs d’une action armée «qui doit s’enclencher dans les prochains jours» contre des objectifs militaires et des dépôts d’armes chimiques du régime syrien. Selon de premières informations, cette attaque déclarée «ciblée et ponctuelle» devrait être lancée par la marine américaine avec le soutien logistique des avions français basés dans un pays voisin de la Syrie et de l’aviation britannique de l’est de la Méditerranée. Ces mêmes informations font état de la participation de la Turquie et de l’Arabie Saoudite à l’opération qui pourrait ne pas être aussi ponctuelle qu’on le dit. En la comparant souvent au cas de la Libye, ses initiateurs laissent entendre qu’à l’exemple de celle de Mouâmmar El Kadhafi, c’est la chute de Bachar Al Assad qui en est l’objectif final.

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