Société

Enquête : Une association au service des centres de réforme

Le centre de réforme de Casablanca, qui compte un peu plus de 800 détenus, s’est vu injecter, au fil des jours, une bonne dose d’humanité. Il dispose d’une infirmerie, de quelques ateliers de formation. De temps en temps, des soirées artistiques et musicales y sont organisées.
Tout n’est pas parfait, bien entendu. Ceci d’abord : la loi stipule que tout délinquant quel que soit son âge doit d’abord «séjourner» à la prison de Oukacha en attendant qu’il soit condamné. Résultat : les jeunes et les mineurs, normalement destinés au centre, se retrouvent avec les adultes dans un univers plus dur, qui n’est pas le leur où ils apprennent de vilaines choses ou attrapent des maladies.
Ce n’est que plus tard qu’ils rejoignent le centre, souvent dans un état encore plus déplorable. Après cela, la tâche de les aider à s’en sortir n’en devient que plus ardue. Il faut donc modifier la loi. Pour changer les choses, une association des amis des centres de réforme a été créée le 12 mai 2001. Animée par un groupe de volontaires, cette structure vise à promouvoir des actions en vue de la réussite de la réinsertion sociale des délinquants. Cette stratégie ambitieuse est axée autour d’une série d’objectifs, notamment l’hygiène et la santé, les activités artistiques et culturelles, l’alphabétisation et la formation. Pour le moment, seul 10% des pensionnaires bénéficient d’une formation professionnelle sur place. Ce qui reste très infime.
Le travail de l’association continue au-delà du centre pour contribuer à la réinsertion des détenus après leur libération en leur trouvant des emplois et en établissant un contact régulier avec eux et leurs familles. Dans ce sens, le don royal de 1 million de Dhs, lors de sa deuxième visite au centre dimanche 9 décembre, va permettre à l’association d’octroyer des micro-crédits à ceux qui veulent lancer des petits projets. Un autre volet non moins important concerne le personnel pénitiencier.
À cet effet, l’association vise à améliorer ses conditions matérielles et morales. Comment en effet demander à ces fonctionnaires d’aider à la réinsertion en se comportant convenablement avec les détenus alors qu’ils touchent un salaire mensuel ne dépassant pas les 2000 Dhs ? Ces fonctionnaires, qui ont pour la plupart un problème de logement, ont besoin de motivation pour qu’ils adhérent aux projets de l’association.
Celle-ci en est consciente, qui compte construire, en collaboration avec l’administration de tutelle des logements de fonction à l’intérieur des centres. Tout un programme. Le ministre de la Justice, Omar Azziman, sensible à la situation dans le centre en particulier et les prisons en général, veille personnellement au grain.

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