Société

Le Partenariat public-privé pour réduire le chômage

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On aurait pu croire à un lapsus si le maire de Salé, Noureddine Lazrek, ne l’avait pas répété par deux fois dans sa brève allocution ouvrant le séminaire organisé vendredi au siège de sa préfecture par la ville de Salé.

Présentant aux côtés du ministre de l’emploi et des affaires sociales, Abdesslam Seddiki, et du ministre délégué à l’enseignement et à la formation professionnelle, Abdelâdim El Guerrouj, les travaux du séminaire, il a en effet déclaré que cette manifestation initiée par l’Anapec en partenariat avec les services de la préfecture, des organisations professionnelles et des opérateurs régionaux, est non seulement un modèle pour le PPP (Partenariat public-privé), mais encore «un exemple à suivre pour le Partenariat public-public». L’élu local a ainsi résumé la conviction de tous que les projets qui crochent sur le réel sont ceux qui dès le départ «créent les synergies qui suscitent l’engouement et la participation».

Dans son discours introductif, M. Seddiki parlera lui de convergences et de transversalité. Deux qualités qui semblent avoir pleinement joué dans les projets d’emploi par la multiplication des écoles privées qui ont été mis en œuvre au cours du séminaire.

Les faits semblent donner raison aux initiateurs de la rencontre puisqu’elle a enregistré la signature de sept conventions «propres à booster l’employabilité des jeunes gens titulaires d’un diplôme d’enseignement supérieur mais, sans travail».

Le premier document qui délimite le partenariat entre l’Anapec – organisatrice de la réunion-, la préfecture de Salé, l’Académie régionale et la délégation de l’éducation et de la formation et la coopérative Al Wifaq – à l’origine de la création de quatre écoles privées dans la zone-, porte sur la prise en charge par l’agence, de la sélection, du recrutement et de la formation des personnels enseignants.

Deux autres conventions contractées entre la préfecture et l’Agence ont pour objectif d’accompagner «les activités génératrices de revenu dans le cadre de l’Initiative nationale de développement humain (INDH), et la formation des jeunes afin de satisfaire les besoins en compétences des entreprises locales. Enfin quatre conventions liant l’Agence à des entreprises de NTIC et d’offshoring devraient permettre le recrutement de 6.100 jeunes à l’horizon 2015. Auparavant ils devraient avoir été formés aux «métiers d’ingénieurs en développement informatique, de techniciens help desk, d’opérateurs polyvalents et de techniciens en télésurveillance».

De source proche de la conférence, on estime cependant que ce chiffre reste en deçà des besoins en emplois de jeunes dans la préfecture. Celle-ci passe en effet pour l’une des divisions territoriales où ce type de chômage est endémique.
Le chômage des jeunes diplômés est si virulent qu’il ne suffira peut-être pas de la création d’écoles privées pour en venir à bout. Il faut chercher d’autres alternatives, d’autres solutions car l’offre de l’enseignement est inextensible, a déclaré un des participants.

D’ailleurs, estime-t-il, même l’offshoring vers lequel se portent les regards actuellement est en train de s’essouffler. La remarque déborde en fait le cadre de ces deux débouchés et pose cette question : l’auto-emploi n’est-il pas meilleur remède que l’emploi contre le fléau du chômage des jeunes ? Beaucoup qui le pensent jugent que «l’établissement à son compte» offre plus de possibilités que le salariat. Mieux.

De plus en plus nombreuses sont les voix qui demandent que les mesures de promotion de l’emploi ne se limitent pas aux seuls jeunes diplômés, et qu’elles s’étendent aux non-diplômés et à l’informel. D’autant plus, font-ils remarquer, que dans un cas comme dans l’autre, la formation et l’accompagnement sont une nécessité. Et, à leur sens, c’est cela aussi la leçon à tirer de l’initiative de Salé.

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