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Le banditisme finance le terrorisme

La question du financement est un élément extrêmement important pour la « réussite » d’une entreprise terroriste. C’est le nerf de la guerre. En fait, c’est ce qui explique que les Etats qui combattent le terrorisme place le contrôle des flux financiers au coeur de leur dispositif de répression.
Pour ce qui est des organisations terroristes dites islamistes, opérant au Maroc, toutes les enquêtes ont montré que les terroristes ont eu droit à des soutiens financiers venus de l’étranger, essentiellement des pays du Golfe et de l’Europe. En effet, des sommes d’argent auraient régulièrement été transférées vers des comptes d’individus suspects installés au Maroc.
La solidarité est le maître-mot de ce type de financement. Au nom de l’entraide religieuse, certains fidèles ne lésinent pas sur les moyens. En fait, dans ce schéma, il faut reconnaître que la majorité des donateurs ignorent catégoriquement l’affectation de leurs dons. Toujours est-il, les enquêteurs ont la certitude que certains terroristes profitent des élans de générosité des fidèles pour financer leurs opérations.
Par conséquent, depuis le début de la guerre contre le terrorisme, bon nombre d’Etats ont mis l’accent sur les opérations de collectes de fonds destinés au financement d’oeuvres humanitaires et de construction de mosquées. Sur fond d’amalgame parfois, et un peu partout à travers le monde, des dizaines d’associations ont été inscrites sur la liste des organisations soutenant et finançant le terrorisme. Au Maroc, les transferts d’argent considérés comme « suspects » font systématiquement l’objet d’une enquête poussée. Chose qui a permis de démanteler plusieurs réseaux de soutien logistiques aux terroristes.
Toutefois, depuis que la vigilance des forces sécuritaires s’est accrue, les terroristes ont cessé d’utiliser les canaux légaux pour leur financement. L’étau s’étant resserré, il a fallu faire appel à de nouveaux types de financement.
Les extrémistes islamistes ont fini par formuler une fatwa sur mesure. C’est ainsi que, selon les PV de police, ces terroristes s’appuieraient (sans, toutefois, que toutes les conditions ne soient réunies) sur le principe du «Fay’e», pour s’autoriser les biens d’autrui. En clair, ils procurent une légitimité aux vols qu’ils effectuent, aux faux barrages qu’ils dressent, aux braquages qu’ils organisent et à toute autre opération illégale et illégitime qu’ils préparent et réalisent pour financer leur entreprise illicite. C’est le cas des groupuscules islamistes en Afghanistan qui s’adonnent à la culture et au trafic d’opium. C’est le cas également des terroristes capturés lors de l’opération Sidi El Khadir à Casablanca, vendredi et samedi derniers. Ils disposaient de deux motos qui servaient justement aux vols à l’arraché. En somme, ces terroristes sont rapidement devenus de vulgaires brigands, capables de tuer pour une poignée de dirhams.
Aussi, les arrestations qui se sont multipliées ces dernières semaines au Maroc ont permis de démanteler des réseaux terroristes en possession de sommes considérables de faux billets. Certes, ce phénomène de falsification des billets de banque est assez nouveau, mais il prouve que les terroristes sont capables de tout pour arriver à leur fin: financer leurs opérations.
Notons, aussi, que le financement du terrorisme pouvait s’effectuer à travers certains petits métiers. En effet, plusieurs individus arrêtés dans le cadre des enquêtes antiterroristes travaillaient comme marchands ambulants. Ils se contentaient de vendre des cassettes ou quelques livres religieux à la sortie des mosquées.
En fait, ce type de commerce est assez ancien au Maroc. Il était l’apanage des islamistes, certes, mais avant même l’apparition de ce phénomène de terrorisme. En tout cas, la répression tous azimuts a eu des conséquences néfastes sur plusieurs ménages car ils vivotaient, justement, grâce à ce commerce ambulant de type islamiste.

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