Chroniques

Souffle, conviction, intégrité, passion…

© D.R

Jeudi dernier le 27ème Café Politis avait choisi de célébrer l’anniversaire de La Marche des Beurs, partie de Marseille et arrivée à Paris le 3 décembre 1983 pour dire «Non au racisme et oui à l’égalité».

 

Nabil Ben Yadir le jeune cinéaste belgo-marocain, réalisateur du long-métrage «La Marche»,  était venu présenter son film aux côtés de Adil Jazouli sociologue «des banlieues» et Driss El Yazami, président du CNDH.

 

L’occasion pour les 350 jeunes – mais aussi adultes– présents à cette projection de découvrir l’engagement de cette jeunesse issue de l’immigration et d’y puiser peut-être l’envie de s’impliquer également. L’occasion pour moi de revenir 30 ans en arrière et d’essayer d’en tirer un enseignement à délivrer aux jeunes générations. En réponse à la question de l’un des participants qui me demandait quel bilan personnel je tirais de cette épopée j’ai répondu que c’est parce que j’avais marché en 1983, que je continuais de militer en 2014 ! Notamment en organisant ces Cafés Politis mensuels et en cherchant à transmettre la flamme aux jeunes générations.

 

Ce que je voulais transmettre à ces jeunes c’est que le chemin du militant n’est pas un chemin pavé de roses, qu’i y a de nombreuses épines, des moments de doute, de découragement, des échecs à surmonter, des erreurs à assumer… les critiques à subir, le dénigrement à négliger, le manque de moyens à dépasser…mais que je leur souhaitais très sincèrement de pouvoir – 30 ans après le début de leur engagement– regarder devant eux et contempler autant de jeunes engagés à leurs côtés…que ce que moi-même j’ai la chance de pouvoir faire aujourd’hui… Ils sauront alors qu’ils avaient et ont raison d’avoir choisi cette voie !

 

Etre militant, s’engager dans l’associatif est un choix, un choix lourd de conséquences sur sa vie personnelle et sur son avenir, bien sûr je parle ici du véritable engagement celui qui vous anime sincèrement, qui vous pousse à vous transcender, qui fait que l’intérêt commun prime sur les intérêts égoïstes et non pas de l’engagement «paillettes» qui fait que l’on se sert d’une cause au lieu de la servir ! Beaucoup de ressorts de l’ordre de l’intime poussent à devenir militant mais si je devais résumer et donner un conseil à ces jeunes qui aujourd’hui choisissent cette voie, je le ferai tenir en ces 4 mots : 

La passion, c’est-à-dire aimer plus que tout la cause que l’on défend

 

La conviction, ce sentiment  qui fait que rien ni personne ne pourra vous détourner du chemin que vous avez choisi

L’intégrité, cette rectitude morale qui fait que rien ni personne ne pourra vous corrompre, ni mentalement, ni «physiquement»

Le souffle !  Avoir du souffle…c’est-à-dire «tenir» sur le long terme, ne jamais baisser les bras et se projeter sur le long terme…Au bout du compte seuls «tiennent la route» ceux qui vivront l’engagement  comme une course d’endurance !

 

Fort de ces 4 atouts, alors militant(e) tu seras, toi le (la) jeune qui veut participer au développement, au progrès de ton pays, aux avancées de la société, au mieux-être de tes concitoyens et par là même t’épanouir et vivre une vie riche de toutes les rencontres que tu feras…

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