Maroc Telecom n’a plus de problème avec le fisc. La société qui a rendu publics ses résultats pour l’exercice écoulé a annoncé qu’un règlement à l’amiable est intervenu clôturant l’affaire du contrôle fiscal qui l’avait sommé de payer 1,5 milliard à l’Etat.
Au cours de sa traditionnelle conférence de presse de fin d’exercice, le président du directoire, Abdeslam Ahizoune, qui a fait cette déclaration, a également annoncé qu’en 2013 le groupe a de nouveau atteint ses objectifs. Il a précisé que les résultats engrangés l’ont été «tout en faisant bénéficier les clients d’importantes baisses de prix». Il a néanmoins laissé entendre que l’effet de cette nouvelle tarification ajouté à celui du réajustement fiscal est pour beaucoup dans le recul du chiffre d’affaires de «l’opérateur de référence des télécommunications».
Selon les résultats du groupe en effet, ce dernier a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de 28.559 millions de dirhams, ce qui marque un recul de 4,3% par rapport à l’année précédente. La société a estimé que cela s’explique par la baisse du CA au Maroc (8,1%), contre-performance due aux fortes baisses des prix du mobile et à la réduction des tarifs de terminaison d’appel, mal compensées par la forte croissance des revenus à l’international (9,5%).
En valeur nette, le résultat part du groupe pour l’exercice 2013 ressort à 5.440 millions de dirhams, en retrait de 17,4%, «suite à la prise en compte du règlement fiscal». En conséquence de ces chiffres en demi-teinte, le conseil de surveillance envisage de proposer à l’assemblée générale des actionnaires du 22 avril prochain «la distribution d’un dividende ordinaire de 6 dirhams par action.
Payable à partir du 2 juin, cette rémunération de l’action corrélée à l’intention de l’entreprise de distribuer l’intégralité du résultat de l’année porte le total des dividendes à 5,3 milliards de dirhams». Les perspectives de croissance du groupe semblent être de la même veine. Maroc Telecom prévoit une légère baisse de son Ebitda (compte d’exploitation brut) et une légère croissance de sa FBCF (investissements). Ahizoune a expliqué que le parc du groupe a totalisé 37 millions de clients, que la croissance est revenue dans le fixe, qu’elle s’est maintenue à un haut niveau dans les filiales, que la profitabilité s’est légèrement améliorée et que malgré tout, le résultat d’exploitation s’est accru de 0,1%.
Le président du directoire qui a pris prétexte de la tenue de sa conférence annuelle pour la première fois dans le nouveau siège du groupe à Rabat pour se féliciter de la valeur ajoutée de cet édifice au patrimoine de la capitale, s’est également félicité du niveau de responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) dont fait montre le groupe qui «s’implique tout à la fois dans l’éducation, la culture, le sport et le social».
Il s’est, en outre, félicité de ce que Maroc Telecom se comporte non seulement en entreprise citoyenne, mais encore en groupe qui a toujours le sens de la mission publique originelle. Il a laissé entendre que c’est précisément ce qui sous-tend sa volonté d’accroître l’investissement domestique qui anime Maroc Telecom en dépit d’un contexte peu favorable.
Abdeslam Ahizoune a profité de l’énoncé de cette déclaration d’intention pour égratigner l’image de ses concurrents, auteurs, selon lui, d’un écrémage des activités liées aux télécommunications.
Il a ainsi estimé que si Maroc Telecom a des parts de marché qui avoisinent les 100% dans le domaine de l’ADSL, c’est parce qu’elle est «peu rentable».
Le président du directoire s’est également ouvert à la presse du fait que son groupe est surimposé. Il a déclaré que son groupe est le seul à payer ses impôts deux fois. Une première fois en tant qu’occupant du domaine public – ce dont sont exempts les autres- et une deuxième fois en versant des taxes aux collectivités locales. «Mon souhait est que tous nous soyons sur un pied d’égalité», a-t-il conclu.