Entretien avec David Gaudiau, directeur général et Badr Arabani, gérant d’Athéna-Surveillance

ALM : Comment évolue le secteur de la sécurité privée au Maroc et quels sont ses handicaps ?

A-S. : Le secteur est en pleine évolution. De très nombreuses sociétés de gardiennage ont vu le jour ces dernières années. Certaines d’entre elles ne sont pas conformes aux standards de la profession, mais depuis la parution du décret d’application de la loi 27-06 nous constatons une nette amélioration. Cette loi a pour but d’encadrer les sociétés afin de mieux protéger l’ensemble des parties prenantes. Il reste, néanmoins, encore des progrès à faire dans le domaine réglementaire afin de protéger les agents en particulier.

Quelle est la place de votre entreprise dans ce marché ?

Athéna-Surveillance n’est pas l’émanation d’une multinationale venue s’installer au Maroc, nous avons dû nous faire une place parmi de grands noms de la sécurité. Notre société n’a que cinq années d’existence et elle a su progresser rapidement. Je crois que nous pouvons estimer être aujourd’hui parmi les 10 plus grandes sociétés de sécurité privée du Maroc.
 

Athéna-Surveillance se félicite de travailler avec tous types de secteurs. Nous sommes présents aussi bien dans l’hôtellerie de luxe que dans les grandes multinationales, sans oublier les PME. Les prestations diffèrent en fonction des secteurs. Les activités n’ont pas forcément les mêmes besoins, ce qui fait que les agents de sécurité doivent avoir une formation adaptée.

Quelles sont vos perspectives de croissance dans ce secteur ?

Nous espérons continuer notre croissance et progresser de 10 à 15% cette année. La croissance de la société ne doit pas se faire au détriment de la qualité de service que nous devons à nos partenaires. Nous préférons utiliser le terme de partenaire plutôt que de client. En effet, nous estimons que nous travaillons en totale harmonie afin de nous adapter rapidement aux demandes afin d’assurer le meilleur service.
Dans ce souci du meilleur service, nous venons de créer un département de protection rapprochée des personnes.

A votre avis, qu’est-ce qu’il faut faire pour aider les entreprises qui opèrent dans ce secteur ?

Deux domaines sont à privilégier pour aider notre secteur de compétence.
Les entreprises de sécurité privée ont besoin de voir la réglementation appliquée par tous de la même façon. Il existe encore de nombreuses divergences et lectures des codes et loi qui régissent notre profession. Une harmonisation de la loi 27-06 avec le code pénal et le code du travail doit être entreprise afin d’empêcher certaines sociétés de contourner ces textes.
Enfin, toutes les sociétés ont eu suffisamment de temps pour se mettre en conformité avec la loi 27-06, il serait souhaitable que les donneurs d’ordre ne travaillent qu’avec des sociétés ayant les autorisations d’exercer.
La formation du personnel est le deuxième domaine.

Trop d’agents de surveillance ne reçoivent pas de formation. Athéna-Surveillance a son propre département formation et assure la formation initiale de ces agents en surveillance, gestes de premiers secours et incendie, puis une formation complémentaire sur les sites. Outre la formation, Athéna-Surveillance a mis en place une structure pour renforcer la proximité avec les clients, les conseiller et faire le suivi de leurs besoins et problèmes. En d’autres termes, plus de rigueur, respecter les lois régissant ce secteur, afin d’en maintenir la crédibilité. Les métiers de la sécurité privée ne sont pas encore reconnus à leur juste valeur. Le ministère de l’emploi et de la formation professionnelle travaille sur ce sujet depuis plusieurs mois.