Pour maintenir son positionnement de premier partenaire économique du Maroc, la France ne devra plus reposer sur ses acquis. L’enjeu étant de s’adapter à un Maroc en plein changement et surtout savoir innover.
Cette résolution n’est tout autre que celle de l’ambassadeur de France au Maroc. Intervenant lors de l’ouverture du Forum de partenariat France-Maroc à Casablanca, Charles Fries a dressé l’état des échanges commerciaux et des parts de marché au niveau national.
Le 1er partenaire du Royaume se voit menacé par la présence de nouvelles forces compétitives, notamment asiatiques et orientales. L’impact est de taille. M. Fries a signalé que «son pays a perdu de moitié de ses parts de marché au Maroc». Le ratio est donc passé, en une décennie, de 25 à 12,5%. L’urgence étant de définir de nouvelles prérogatives économiques.
La nouvelle feuille de route française au Maroc repose sur 3 priorités sectorielles : le développement des villes, les énergies renouvelables et l’agroalimentaire. Le forum tend également à promouvoir les partenariats entre les entreprises des deux pays. 5 objectifs sont définis, en l’occurrence la défense des intérêts communs des entreprises françaises et marocaines en Afrique.
Si des entreprises françaises se projettent déjà dans l’Afrique subsaharienne, d’autres ont localisé leur business au Maroc pour bénéficier d’un bon rayonnement régional. Pour dessiner la nouvelle frontière africaine, des outils seront mis en place dont une convention d’accompagnement des PME qui sera conclue prochainement entre la Banque d’investissement française et Attijariwafa bank. De même le gouvernement français mettra en place une ligne PME de 25 millions d’euros, visant à soutenir le développement des exportations vers le continent via des garanties de prêts aux PME marocaines et françaises.
Autres finalités à atteindre : l’importation de nouvelles PME au Maroc et l’optimisation de la chaîne de valeur industrielle afin de donner plus de substance au concept de la colocalisation. La consolidation du partenariat franco-marocain devrait également promouvoir la stratégie d’expansion des entreprises marocaines à l’international et particulièrement en France. Le dernier objectif vise à profiter de l’expertise française en matière de formation professionnelle, en lançant au Maroc 3 instituts de formation dans le secteur énergétique ainsi qu’un autre relatif aux métiers ferroviaires.