Tout est en ruine en Syrie, économie, système de santé et système éducatif. Les trois ans de guerre civile sanglante en Syrie ont appauvri les trois quarts des Syriens et réduit 54,3 % d'entre eux à l'extrême pauvreté.
C’est ce que relève un rapport de l'ONU rendu public mercredi 28 mai 2014. "Alors que le conflit s'éternise, quelque 20 % de la population a maintenant à peine les moyens de répondre à ses besoins de base", déplorent les auteurs de ce rapport.
Cette étude a été réalisée par l'Office de secours et de travaux pour les réfugiés de Palestine au Proche-Orient (UNRWA), en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et le Centre syrien de recherche politique. " Depuis le début du conflit, 11 millions de personnes à charge ont perdu leurs principaux moyens de soutien financier alors que 2,67 millions de personnes ont rejoint les rangs des chômeurs » a souligné Alex Pollock, directeur de la microfinance au sein de l'UNRWA.
Le rapport montre qu’en 2013, les pénuries sur le marché local syrien ont contraint le gouvernement à importer du pétrole et des produits de base. A la fin 2013, la dette publique représentait 126 % du PIB, avec une proportion croissante d'emprunts étrangers, principalement en provenance d'Iran. "la perte économique totale depuis le début du conflit est estimée à 143,8 milliards de dollars à fin 2013", explique Rabie Nasser, chercheur au Centre syrien de recherche politique à Damas. La situation du système éducatif est également déplorable, avec plus de la moitié des enfants d'âge scolaire (51,8 %) qui ne vont plus à l'école, une proportion qui atteint plus de 90 % à Al-Raqqa et Alep. A la fin de 2013, 4.000 écoles étaient hors service parce qu'elles étaient détruites, endommagées ou accueillaient des personnes déplacées.